Comprendre les dynamiques paysannes autour de la filière maïs dans la localité de Dimako a l’est-Cameroun : logiques, pratiques des acteurs, et effets induits

Abstract

Ce mémoire donc le titre est « Comprendre les dynamiques paysannes autour de la filière maïs dans la localité de Dimako a l’est-Cameroun : logiques, pratiques des acteurs, et effets induits » est le fruit d’un travail académique mené principalement dans l’Arrondissement de Dimako, localité située sur la National numéro 10. Ce travail se construit autour de deux constats : le premier pose que les prix du maïs sont proposés et parfois imposés par les acheteurs venant de tous les horizons, au détriment des vendeurs eux-mêmes d’où les plaintes quotidiennes et incessantes de ces derniers. Le deuxième constat est l’incapacité des vendeurs à mettre sur pied une organisation bien structurée en vue de leur cohésion. Dès lors, la question centrale à laquelle nous essayons de répondre est celle de savoir qu’est-ce qui fait obstacle à la dynamique de cohésion chez les producteurs et vendeurs de maïs de l’Arrondissement de Dimako ? Pour répondre à cette interrogation principale, nous avançons l’hypothèse selon laquelle l’usage des produits phytosanitaires par les cultivateurs de maïs de la zone de Dimako a transformé la façon de concevoir la culture du maïs, tout en brisant le lien social fort qui existait chez les paysans-producteurs de maïs, leur faisant de ce fait passer d’une solidarité mécanique à une solidarité organique dans la pratique de leur activité quotidienne. Le but de notre étude est de découvrir les mobiles cachés qui font obstacles à la dynamique de cohésion des producteurs et vendeurs de maïs de l’Arrondissement de Dimako et qui empêchent l’harmonisation des prix du maïs dans toute la zone. Les méthodes quantitative et qualitative ont été utilisées pour collecter les informations de terrain. Pour lire le phénomène, nous avons fait recours à trois (3) du champ sociologique à savoir la théorie du conflit social ; la théorie de l’anarchie organisée et la théorie du constructivisme structuraliste de Pierre BOURDIEU. Elles se sont notamment appuyées sur l’enquête par questionnaire l’observation directe et l’entretien semi-directif Les résultats indiquent que d’une part, l’individualisme caractérise chaque acteur de la filière maïs, ce qui fait que les enjeux de la cohésion sociale sont minimisés ; aussi, il existe un écart considérable entre l’État et les producteurs de maïs d’où la pérennisation d’un marché local désorganisé.