Aspects cliniques et évolutifs de la mort foetale in utéro à l’Hôpital Catholique Deo Gratias d’Emana

Abstract

Introduction La mort foetale in utero est définie comme tout décès foetal avant la mise en travail, survenant après la limite de viabilité foetale telle qu'elle a été fixée par l'Organisation Mondiale de la Santé, à savoir 22 semaines d’aménorrhée ou un poids de naissance de plus de 500 g. Elle est toujours un drame psychologique et social pour la gestante et son entourage familial et une situation inquiétante pour les équipes soignantes et est responsable de plusieurs complications. L’objectif de cette étude était d’étudier les aspects cliniques et évolutifs de la mort foetale in utéro à l’Hôpital Catholique Deo Gratias d’Emana. Méthodologie Il s’agissait d’une étude transversale descriptive avec collecte de données historico-prospective qui s’est déroulée du 1er Novembre 2022 au 31 Mai 2023 (7mois). Etaient incluses dans l’étude toutes les gestantes ayant eu une mort foetale in utéro à partir de 22 semaines d’aménorrhée diagnostiquée cliniquement et /ou à l’échographie obstétricale. Nous avons exclu les dossiers médicaux inexploitables et les gestantes avec mort foetale in utéro ne consentant pas à l’étude. L’échantillonnage était consécutif et non exhaustif. Les données ont été collectées à partir d’une fiche technique et ont été analysées grâce au logiciel SPSS version 23.0. Résultats Au total, 171 gestantes ont présenté une mort foetale in utéro sur 4732 accouchements réalisés à la maternité de l’Hôpital Catholique Deo Gratias d’Emana soit une fréquence de 3,61 %. L’âge moyen était de 30,22 ± 5,91 ans avec un minimum de 18 ans et maximum de 44 ans. Le motif de consultation était dominé par l’arrêt des mouvements actifs foetaux dans 34,2 %, les gestantes étaient célibataires (82,2 %), paucipares dans près de la moitié des cas (31 ,5%), avec un âge gestationnel moyen de 34,3 ± 6,6 semaines d’aménorrhée, résidant en milieu urbain (97,3 %), ayant réalisé une à trois consultations prénatales (53,6 %), les grossesses étaient suivies par les sages-femmes (60,7 %). En ce qui concerne l’étiologie, la plupart des morts foetales in utéro étaient de cause inconnue soit 56,2 % des cas. Lorsque l’étiologie a été retrouvée, il s’agissait de la prééclampsie qui était majoritairement représentée dans 15,1 % des cas, suivie des infections maternelles (12,3 %) et les accidents du cordon (8,2 %). Le mode d’accouchement était dominé par la voie basse dans 78,1 % et la révision utérine a été faite dans 98,6 % des cas. La majorité des foetus étaient de sexe masculin (68,5 %), macérés (54,8 %) et avec des poids situé (2500 et 4000 g). Les hémorragies de la délivrance représentaient 6,8 % des complications des gestantes avec mort foetale in utéro et le décès maternel 1,4 %. Conclusion La mort foetale in utéro était retrouvée chez les femmes au jeune âge maternel, paucipares. L’étiologie reste inconnue dans plus de la moitié des cas. Les hémorragies de la délivrance étaient la complication la plus fréquente.