Hystéroscopie opératoire : pratique et indications à l’hôpital Deo Gratias de Emana

Abstract

Introduction L’exploration visuelle de la cavité utérine a longtemps été l’une des préoccupations des gynécologues face aux différentes pathologies de l’appareil génital féminin. Depuis plus d’un siècle, l’endoscopie utérine a connu une très grande évolution avec DESORMEAUX en 1865 et PANTEALONI en 1869. L’hystéroscopie fut mise au point avec diverses techniques dans un but diagnostique et thérapeutique. L’hystéroscopie diagnostique est un examen qui permet d’évaluer le défilé cervico-isthmique, l’endomètre de la cavité utérine et les ostia tubaires. Elle permet de ce fait un meilleur diagnostic. L’hystéroscopie opératoire, quant à elle, est devenue le traitement de référence dans la prise en charge chirurgicale de nombreuses pathologies bénignes endo-utérines ces dernières années. La vulgarisation de cette technique y compris dans les structures hospitalières nous a amené à nous intéresser à sa pratique à l’hôpital Déo Gratias d’Emana. Méthodologie Nous avons mené une étude transversale descriptive avec collecte rétrospective des données. L’étude s’est déroulée pendant 05 mois, de février 2021 à juin 2021, concernant les patientes ayant bénéficié d’une hystéroscopie opératoire au sein de l’hôpital Déo Gratias de Emana sur une période de quatre ans allant de Janvier 2017 à Décembre 2020. Le recrutement s’est fait au service des archives de la maternité de l’Hôpital Déo Gratias de Emana. Etaient inclus dans notre étude tous les dossiers des patientes ayant bénéficié d’une hystéroscopie opératoire. Pour chaque dossier nous avons évalué le profil socio-démographique, le profil clinique, les indications et les gestes opératoires réalisés au bloc opératoire. Les analyses statistiques étaient faites avec le logiciel SPSS 21. La sensibilité, la spécificité, les valeurs prédictives étaient calculées et comparées puis l’index kappa était calculé pour évaluer la concordance entre les différents examens complémentaires et les résultats per opératoires. On admet un index kappa -Faible si k inférieur à 0,4 -Bon si k supérieur à 0,8 -intermédiaire si k entre 0,4 et 0,8 Résultats N = 168 L’âge moyen était de 36,7±7,66 ans, avec comme tranche d’âge la plus représentée celle comprise entre 35 et 44 ans. 57,74 % de nos patientes étaient mariées suivi 40,48 % qui étaient célibataires. 64,88 % avaient atteint un niveau d’étude supérieur. Les principales raisons pour lesquelles les patientes venaient en consultation les métrorragies (38,67 ) , l’oligo-ménorrhée (22,1 ), les ménorragies (16,57 ) et méno-métrorragies (13,26 ). Les principales indications de l’hystéroscopie étaient Les polypes endométriaux (49,4), les synéchies utérines (20,83), les myomes (12,5). La Polypectomie (48,8) était l’intervention chirurgicale la plus pratiquée, suivi de la cure de synéchies utérines (20,83), de la myomectomie (12,5) et d’une association d’interventions chirurgicales (16,06). Nous n’avons pas eu de complications per et/ou post-opératoires. Conclusion L’hystéroscopie opératoire reste un outil très révolutionnaire dans la prise en charge chirurgicale des pathologies endo-utérines. Les principales indications dans notre étude étaient les polypes endométriaux et les synéchies utérines. La polypectomie et la cure de synéchies étaient les principales interventions chirurgicales.