Prise en charge chirurgicale des Infections génitales hautes compliquées À l’Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé et pronostic de Fertilité ultérieure

Abstract

Introduction : Les infections génitales hautes (IGH) regroupent les différentes formes d’infections utéro-annexielles, compliquées ou non, en occurrence : les endométrites, les abcès tuboovariens, et les pelvipéritonites d’origine génitales. Ces infections peuvent être graves et sources de séquelles. La prévalence des IGH va de 4,4% chez toutes les femmes en âge de procréer jusqu’à 10% chez celles ayant eu un antécédant d’infection sexuellement transmissible, représentant ainsi 2 millions de nouveaux cas par an dans certains pays. Objectif : L’objectif principal de notre étude était de décrire la prise en charge chirurgicale des Infections Génitales Hautes (IGH) compliquées à Yaoundé ainsi que son impact sur la fertilité ultérieure des patientes. Méthodologie : Il s’agissait d’une étude transversale descriptive, avec collecte de données rétrospectives et historico-prospective des patientes opérées pour IGH compliquée du de 2018 à 2023 à l’HGOPY. Nous avons consulté les dossiers des patients à la recherche des variables cliniques, paracliniques ainsi que des modalités de la prise en charge chirurgicale. Nous avons complété les données relatives à la fertilité via le téléphone après leur accord. Nous avons analysé les données en utilisant le logiciel Epi-Info Version 7.2.2.6 pour Windows. Résultats : Sur un total de 362 interventions chirurgicales indiquées pour douleurs pelviennes aigues d’origine gynécologique, nous avons recensé 53 dossiers de patientes opérées pour une IGH compliquée, ce qui représente 14,6% des chirurgies pour douleurs pelviennes aigues d’origine gynécologiques à l’HGOPY. L’âge des patientes variait entre 14 et 62 ans, avec une moyenne d’âge de 29,4 +/- 9,1 ans. Les principales trouvailles per-opératoires étaient l’abcès tuboovarien dans 32% des cas, l’abcès pelvien dans 16,9% des cas, la pelvipéritonite dans 33,9% des cas et la péritonite généralisée dans 28,3% des cas. Des lésions digestives ont été retrouvées chez 13,2% des cas de notre population d’étude. Comme geste per-opératoire, la salpingectomie été réalisée dans seulement 3,8% des cas, 49% des patientes ont bénéficié d’une incision et drainage d’abcès ; l’hystérectomie a été réalisé dans 5,7% des cas, et une résection intestinale a été réalisée dans 11,3% des cas. Seulement 20% des patientes ont réussi à avoir une grossesse plus tard dans un délai d’au moins 12 mois après la chirurgie. Conclusion : Les Infections Génitales Hautes (IGH) constituent un problème de santé majeur. Leurs formes compliquées sont des entités hautement dangereuses de par leur impact à court terme sur le pronostic vital et leur impact à long terme sur la fertilité ultérieure.