Évaluation du potentiel de fertilité du sol d’anciens vergers de caféiers et de cacaoyers dans une perspective de revalorisation au Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire (Daloa).

Abstract

Dans le Département de Daloa en Côte d’Ivoire, des plantations de caféiers et cacaoyers tombées en déclin et laissées en jachères sont en passe d’être récupérées. C’est pour prévenir un échec des cultures envisagées que cette étude a été initiée. Elle vise à promouvoir dans un objectif de durabilité, la récupération des sols des jachères de cultures pérennes, tout en s’appropriant la WRB. Pour ce faire, sept parcelles abandonnées depuis au moins dix ans ont été identifiées. Sur chaque site, une étude pédologique a été réalisée selon la CPCS et la WRB ainsi qu’une étude de la macrofaune du sol. Les résultats montrent que les sols étudiés appartiennent à la classe des sols ferrallitiques et sous-classe des sols moyennement désaturés de la CPCS. Les groupes et sous-groupes répertoriés sont divers. Les correspondances de ces sols trouvées dans la WRB sont toutes aussi diverses. Relativement au mode de fonctionnement des sols, on note que la matière organique contribue à la constitution de la CEC. Cependant, lorsque les sols sont très lessivés, elle se lie au sable resté sur place dans le profil et, du fait de ses particules qui sont alors grossières, sa participation à la constitution de la CEC s’avère non significative. Quel que soit le cas, les équilibres de stabilité entre les nutriments du sol sont avérés globalement favorables du fait de la longue durée de la jachère. Par ailleurs, la préférence habituelle des termites pour les particules fines du sol a été constatée, contrairement aux vers de terre qui préfèrent les sables où il est plus facile pour eux de creuser des galeries, encore que ces sables soient apparus très fournis en résidus organiques qui leur servent de nourriture. Aussi, l’activité des fourmis et des vers de terre participe-t-elle à relever la CEC de certains sols. En fin de compte, les sols étudiés ont été regroupés dans quatre classes de fertilité des sols déterminées principalement par la profondeur, la charge gravillonnaire et le mauvais drainage interne des sols. La prise en compte de ces connaissances locales de la variabilité des sols étudiés peut constituer un levier pour élaborer des stratégies de gestion durable des potentielles cultures que ces sols peuvent supporter. Les perspectives de reconversion des sols étudiés sont discutées.