Investigation crustale dans la série du Lom (Betare-Oya, Est-Cameroun) pour l’identification des cibles minières par combinaison des méthodes potentielles

Abstract

Cette étude est réalisée dans la série Lom au Cameroun, à la frontière avec la République Centrafricaine, située entre les latitudes 5◦30’ – 6◦ N et les longitudes 13◦30’ - 14◦45’ E. Une analyse multi-échelle des données potentielles (aéromagnétiques et gravimétriques) combinant la variation de l’angle d'inclinaison (tilt derivative), le gradient horizontal, la déconvolution d'Euler, le prolongement vers le haut, et la modélisation 2.75D est utilisée. Les conclusions suivantes en découlent. (1) Plusieurs grandes familles des failles ont été cartographiées. Leurs orientations sont ENE-WSW, E–W, NW–SE et N–S avec une prédominance de la famille NE–SW. Ces failles sont majoritairement subverticales avec des pendages NW et SW et semblent être prospectives pour de futures campagnes minières. (2) La preuve de l'axe de compression, de pliage et de cisaillement est conclue à partir de la superposition des contours nuls de l’angle d’inclinaison et de la déconvolution d'Euler. La mise en évidence de la tectonique locale due aux épisodes de déformation (D1, D2 et D4) associés aux événements NE–SW, E–W et NW-SE. (3) La plage des profondeurs des accidents de proche surface est évaluée entre 1000 m et 4800 m. (4) Plusieurs structures linéaires corrélées avec des veines mylonitiques connues sont identifiées. Celles-ci sont associées aux failles du Lom et représentent des contacts entre la série du Lom et les roches granito-gneissiques. Ce résultat permet de conclure sur l’existence d’un plissement intense des couches du sous-sol causé par des déplacements dextres et senestres NE–SW et NW–SE. (5) Un modèle structurel du sommet de la croûte (schistes, gneiss, granites) qui délimite les principales intrusions (granite porphyrique, gneiss grenat, syénites, micaschistes, graphite, granites alcalins, gneiss embréchites) responsables des anomalies observées est proposé. (6) La modélisation 2.75D révèle de nombreuses failles d'une profondeur supérieure à 1200 m et confirme les observations des cartes résiduelles, de la variation de l’angle d'inclinaison, du gradient horizontal et de la déconvolution d'Euler. (7) Un profil lithologique du bassin de Bétaré-Oya.