Stratégies de coping et stress perçu chez les soignants des services de santé mentale au Cameroun

Abstract

La présente étude porte sur le thème « stratégie de coping et stress perçu chez les soignants des services de santé mentale au Cameroun ». Elle a été suscitée par l’observation des manifestations de stress perçu qui persistaient chez cette population de soignants. Ainsi, le problème est la persistance des manifestations du stress perçu chez les soignants de santé mentale au Cameroun. L’objectif principal était de vérifier si les stratégies de coping réduisent le niveau de stress perçu chez ces soignants. Pour atteindre cet objectif, nous avons réalisé une enquête auprès de 65 soignants des services de santé mentale de la ville de Yaoundé (Hôpital Jamot, Hôpital Militaire, Centre de santé mentale Benoît Menni), et de la ville de Douala (Hôpital Laquintinie, Hôpital Militaire). L’échantillon était hétérogène et composé de psychiatres, de psychologues, d’infirmiers spécialisés en santé mentale, de psychomotriciens, de médecins résidents en psychiatrie. Nous avons administré le questionnaire constitué de l’instrument de mesure des stratégies de coping et celui du stress perçu au travail. Des données obtenues, nous avons mobilisé le test de régression et la modélisation par équations structurelles pour vérifier nos hypothèses. Contrairement à nos attentes, nos résultats montrent que : le coping centré sur le problème augmente le stress perçu (β = 0.31 ; p = 0.011) ; le coping centré sur l’émotion a pour effet d’augmenter le stress perçu (β = 0.36 ; p = 0.003) et enfin le coping centré sur la recherche du soutien social augmente également le stress perçu (β = 0.27 ; p = 0.028). Le coping centré sur le problème explique près de 9,7% de stress perçu, le coping centré sur la recherche du soutien social explique 6,7 % de stress perçu et le coping centré sur l’émotion contribue à 11,9% dans l’explication du niveau de stress perçu. De plus, on note un bon ajustement du modèle (X2/dl =1.34 ; RMSEA = 0.07 ; SRMR =0.03 ; GFI = 0.99). En définitive, la remarque faite est celle selon laquelle les stratégies de coping entrainent une augmentation du stress perçu chez les soignants des services de santé mentale au Cameroun.