L'implication des réfugiés centrafricains dans le développement socioéconomique de la ville de Garoua-Boulaï

Abstract

Les migrations aujourd’hui, sont un phénomène qui est au centre des réflexions des politiques publiques mondiales. D’où la présente étude qui porte sur « l’implication des réfugiés centrafricains dans le développement socioéconomique de la ville de Garoua-Boulaï». La question de fond est celle de savoir, quelle est l’influence de la présence des refugies centrafricains dans le développement socioéconomique de Garoua-Boulaï ? Pour répondre à cette question, un certain nombre d’objectifs ont été fixés, dont le principal est celui d’analyser la participation des réfugiés Centrafricains dans le développement socioéconomique de la ville de Garoua-Boulaï. Pour atteindre cet objectif, plusieurs réponses anticipées ont étés émises, dont la principale stipule que l’implication des réfugiés centrafricains dans divers secteur d’activités contribue de manière significative au développement socioéconomique de Garoua-boulaï. Pour mener à bien cette étude, une approche méthodologique hypothéticodéductive a été adoptée. Combinant une collecte des données de source secondaire (recherche documentaire) et une collecte des données de sources primaires telles que les observations de terrain les enquêtes auprès des réfugiés basé sur un échantillon de 180 ménages et les guides d’entretien semi-structurées auprès des personnes ressources. Il ressort des investigations de terrain que la ville de Garoua-Boulaï constitue une attraction pour les réfugiés centrafricains du fait de sa proximité géographique, de son climat similaire à celui d’une partie de la Centrafrique leur permettant de s’intégrer rapidement. Son sol fertile favorise les pratiques agricoles variées et des récoltes abondantes et surtout de sa diversité culturelle très proche de celle de certains peuples centrafricains. De plus, plusieurs mécanismes permettent aux centrafricains de participer aux activités économiques et de ce fait de subvenir à leurs besoins. Cela est visible à travers les actions des acteurs institutionnels (MINHDU, MINSANTE, MINAT, MINDCAF), et non institutionnels (les organismes internationaux tels que le HCR et ses partenaires), les OSC et les populations locales. Les actions de ces différents acteurs sont perceptibles sur le terrain dans plusieurs secteurs notamment celui de l’éducation où on constate qu’environ 34,4% des réfugiés centrafricains ont niveau d’étude primaire. En outre ces réfugiés participent grandement au développement socioéconomique de la ville de Garoua-Boulaï à travers le commerce (33,6%), l’agriculture (19,2%), le transport (8,8%) et bien d’autres. Le développement socioéconomique de la ville de Garoua-Boulaï impulsé par ces derniers est visible dans le domaine de l’éducation et de la santé avec la construction de nouvelles écoles et de nouvelles formations sanitaires mises en place par le HCR et ses partenaires. Cependant, les réfugiés de la ville de Garoua-Boulaï sont confrontés à plusieurs obstacles tels le manque d’équipements socioéconomiques, l’inaccessibilité aux subventions et financements. De plus, il faut également relever les conflits inter-réfugiés (vol, individualisme, partage inégale des biens, etc) et des conflits entre réfugiés et populations locales (agression, litiges fonciers, mauvaises mentalité, etc). Pour remédier à cette situation, les politiques publiques et les organismes internationaux devraient mettre en place des partenariats favorisant la collaboration entre les institutions publiques, les organisations internationales, les ONG, et les entreprises pour faciliter l’insertion socioprofessionnelle des réfugiés centrafricains.