Analyse sociologique des activités physiques et sportives en faveur des réfugiés du camp de Minawao à l'Extrême-Nord du Cameroun

Abstract

L’objet de la présente étude a trait à la mobilisation et l’appropriation des APS destinées aux réfugiés du camp de Minawao à l’extrême-nord du Cameroun. Elle prend ses fondements sur l’observation des manières d’être et de faire à la fois des réfugiés et des intervenants autour des APS. Au regard de ce constat et soucieux de comprendre la réalité sociale qui prévaut dans ce champ social, nous nous sommes appuyés sur la question centrale suivante : Quelles sont les enjeux qui guident l’existence et le déploiement des APS pour les réfugiés du camp de Minawao ? La réponse à cette question appelle à une hypothèse générale formulée ainsi qu’elle suit : Au-delà des pesanteurs qui limitent leur couverture et/ou leur consistance, les APS chez les réfugiés du camp de Minawao se posent comme une pratique stratégique qui en outre des retombées « naturelles » ou symboliques qui lui sont associées, répond à d’autres rationalités sociales. L’opérationnalisation de cette hypothèse a conduit à son éclatement en trois hypothèses secondaires de recherche ainsi articulées : Un gap demeure entre les textes en matière d’APS pour les réfugiés du camp de Minawao et leurs matérialisations concrètes ; Les APS, loin d’être une pratique aux seules fins de prise en charge des réfugiés, sont davantage mobilisées pour satisfaire d’autres agendas et projets que les réfugiés, intervenants et parfois même les communautés voisines au camp veulent bien prioriser ; En restant très attentionné aux différentes logiques qui mobilisent ou pas la pratique des APS pour les réfugiés de Minawao, l’on peut avoir accès à un hall du fonctionnement de notre société toute entière. Notre méthodologie s’articule avec le constructivisme structuralisme, les logiques d’action et l’individualisme méthodologique ; ainsi que la recherche documentaire, les entretiens et l’observation. Cette démarche nous a conduits à la conclusion selon laquelle : au-delà d’un gap quant au canevas que dessine l’arsenal pour lesdites activités, les pratiques autour des APS sont masquées d’enjeux autres que ceux consacrés au bien-être collectif et sain des personnes réfugiées. Ces activités en tant que fait social total au sens de Marcel Mauss dévoilent par ailleurs les stratagèmes et les contradictions qui prévalent dans notre société, en occurrence la recherche fallacieuse de l’intérêt général, en faveur d’un gain personnel ou d’une minorité.