Typologie des systèmes agroforestiers à cacaoyers et effet sur le rendement dans le département de Daloa (centre-ouest, Côte d’Ivoire) .

Abstract

La cacaoculture constitue un moteur de croissance pour l’économie de la Côte d’Ivoire, qui occupe le rang de premier producteur mondial avec une fourniture de plus de 45 p.c. de l’offre mondial. L’intensification de la cacaoculture a conduit à une réduction de la surface forestière et à une baisse continuelle du nombre de ligneux dans les plantations de cacaoyers. Pour garantir une production durable de cacao dans le contexte actuel du changement climatique, la Côte d’Ivoire à opter pour l’adoption de pratiques agroforestières. Pourtant, l’effet du système agroforestier sur la productivité du cacao demeure peu connu. Dans l’objectif de contribuer à une meilleure production de cacao dans les SAF, notre étude s’est focalisée sur l’organisation des espèces ligneuses dans les SAF, les types de SAF à cacaoyers, leurs effets sur le rendement et leurs résilience face aux infestations. La collecte de données floristiques et dendrométriques, des comptages de cabosses sur les cacaoyers et la détection de maladies et ravageurs de cacaoyers ont été effectués. La flore des SAF à cacaoyers est riche de 78 espèces réparties entre 66 genres et 27 familles. Cette flore riche et diversifiée renferme des espèces fruitières, spontanées et forestières. Une stratégie paysanne motivée par la gestion de l’ombrage a été révélée dans tous les sites d’étude avec trois niveaux d’organisation de la structure des SAF. Au regard de la gestion paysanne de l’ombrage, trois types de SAF ont été définis. Ce sont les SAF sans ombrage avec la présence de nombreux arbustes, les SAF à ombrage léger qui renferment des espèces avec des dimensions moyennes et les SAF à ombrage dense dominés par des espèces de grandes dimensions. Les SAF à ombrage léger ont présenté les rendements les plus élevés (> 1000 kg/ha/an) et semble être les plus résilient face aux attaques des mérides et de la pourriture des cabosses qui sont les infestations les plus fréquentes et causant le plus de dégâts dans les SAF à cacaoyers de Daloa. Ces résultats peuvent permettre de promouvoir des SAF à cacaoyers performants afin d’assurer la durabilité de l’économie cacaoyère.