Parasitisme digestif et sanguin dans les élevages d’ovins et de bovins en Côte d'ivoire – essai de contrôle thérapeutique

Abstract

Le parasitisme interne, surtout digestif, constitue un problème majeur en santé animale et en production. Le contrôle se fait habituellement par des traitements stratégiques de routine effectués sur tous les animaux. L’apparition de résistance aux produits anthelminthiques oblige à cibler de plus en plus les périodes de traitements et les animaux à traiter. L’objectif de ce travail est de mieux comprendre l’épidémiologie et la dynamique saisonnière des helminthes gastro-intestinaux des ovins et des bovins dans deux contextes bioécologiques de la Côte d’Ivoire et d’évaluer l’importance des hémoparasites dans l’une de ces zones, et l’efficacité de différents schémas thérapeutiques contre les helminthes. Pour ce faire, des autopsies d’ovins et de bovins ont été effectuées, et des échantillons de fèces et de sang ont été collectés et analysés. L’inventaire des parasites comporte 20 taxons dont 15 à localisation digestive chez les ovins, et 14 taxons dont 10 à localisation digestive chez les bovins. Le polyparasitisme est observé en règle générale. Les espèces prédominantes sont Trichostrongylus colubriformis et Haemonchus contortus chez les ovins, et Haemonchus sp et Cooperia sp chez les bovins. L’impact du parasitisme sur la santé des animaux s’est traduit par de la maigreur et des signes d’anémie, essentiellement dus à H. contortus. L’étude de la dynamique saisonnière a montré l’influence de la pluviométrie et un phénomène d’autorégulation parasitaire ; les périodes à risque pour les animaux sont principalement liés aux pics d’infestation de Haemonchus sp. Les animaux à risque sont les jeunes et les animaux maigres et présentant des signes d’anémie. L’essai de contrôle thérapeutique confirme la possibilité d’effectuer des traitements ciblés chez les ovins. L’identification des animaux à traiter peut se faire à l’aide de la méthode FAMACHA©.