Caractéristiques de la végétation et dynamique de la régénération, sous l’influence de l’utilisation des terres, dans des mosaïques forêts-savanes, des régions de la réserve de lamto et du parc national de la Comoé, en Côte d’Ivoire.

Abstract

Dans le contexte actuel du changement global, la perte de la biodiversité dans la zone de mosaïque forêts-savanes en Afrique de l’Ouest constitue une problématique grandissante. De nos jours, l’agriculture traditionnelle est de plus en plus associée aux diverses cultures de rente. En Côte d’Ivoire et particulièrement dans les régions de la Réserve de Lamto (Centre) et du Parc National de la Comoé (Nord-Est), cette agriculture est intensément réalisée à la bordure des forêts qui reculent de plusieurs hectares chaque année. Nous sommes face à une accélération de la dégradation des forêts et à un manque de connaissance des conséquences de ces activités. La présente étude a porté sur les caractéristiques de la végétation et le potentiel de régénération des fragments forestiers avant l’agriculture, comme référence, et sur la régénération véritable des espèces forestières dans les plantations. Les données des aires protégées et utilisées ont été comparées afin de détecter, par une approche directe, l’impact humain. Des enquêtes sur le mode de culture et sur les aspects ethnobotaniques ont été menées. Nos résultats ont montré que des espèces caractéristiques des forêts originales sont devenues rares et que les strates moyennes de ces forêts sont sévèrement affectées. La pratique abusive de l’exploitation forestière a modifié le ratio entre les juvéniles et les adultes dans les forêts et a compromis ainsi, la régénération future des forêts. Des mesures devront être entreprises pour l’aménagement et la conservation des reliques de forêts. Sept espèces pionnières de la progression forestière témoignent de l’avancée de la forêt sur la savane en absence d’activité humaine. Les plantations, en dehors de la culture de rente, ont été colonisées surtout par des espèces forestières au Centre du pays, et par contre, par des espèces savanicoles dans le Nord Est. Des pratiques agricoles comparables dans les deux régions ont conduit à des effets distincts, sous des conditions climatiques différentes. Les futures utilisations des terres devront prendre en compte le potentiel de la régénération ligneuse. Ces résultats servent de référence pour l’aménagement futur des régions de forêt et de savane de l’Afrique de l’Ouest.