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Veuillez utiliser cette adresse pour citer ce document : https://hdl.handle.net/20.500.12177/2304
Titre: « Caractérisation phénotypique et zootechnique de la chèvre rousse de Maradi »
Auteur(s): Harouna, Karimou Boureima
Mots-clés: Caractérisation phénotypique
Chèvre rousse
Zootechnique
Date de publication: 21-jan-2015
Editeur: Université Abdou Moumouni
Résumé: Au Niger, la chèvre rousse de Maradi présente des atouts indéniables sur les performances de production, de reproduction et d’apport financier dans l’économie des ménages ruraux. Elle occupe une place de choix dans la vie socioéconomique et culturelle des éleveurs et joue un rôle important dans l’économie locale et nationale. Elle a fait l’objet de nombreux écrits tant sur le plan ethnologique que sur les paramètres de production et de reproduction. Cependant, ces travaux n’ont pas abordé les caractéristiques de l’activité sexuelle (cyclicité chez la femelle et caractéristiques spermatiques chez le mâle). En outre, la base des données existantes mérite d’être actualisée notamment en raison des mutations inévitables du fait des brassages génétiques mais aussi d’autres facteurs tels que les pratiques, les phénomènes des changements climatiques pour ne citer que ceux-là. Ainsi, cette étude vise entre autres objectifs, i) d’apprécier l’importance socioéconomique de la chèvre rousse de Maradi, ii) d’établir ses caractéristiques morpho biométriques, iii) de caractériser le cycle sexuel et les paramètres de la carrière reproductive de la femelle et iv) d’établir les caractéristiques spermatiques du mâle. Pour ce faire, une démarche méthodologique en deux phases a été conduite. La première a été exécutée en deux étapes dont une étape d’enquête auprès des éleveurs dans quatre départements de Maradi, en fonction de leur position géographique (Dakoro au Nord, Tessaoua à l’Est, Madarounfa au Sud, et Guidan Roumdji à l’Ouest) et une étape de caractérisation morpho-biométrique conduite au niveau des quatre départements précités et au centre caprin de Maradi. Ainsi, un échantillon de 360 ménages a été enquêté et les mesures biométriques ont porté sur un échantillon de 339 têtes tous sexes et âges confondus. La deuxième phase a été conduite au niveau de la station expérimentale de l’Université de Niamey. Un noyau expérimental de 46 caprins roux dont 6 mâles et 40 femelles (10 nullipares et 30 multipares) a été mis en place afin de caractériser les paramètres de l’activité sexuelle (cycle sexuel et paramètres de la carrière reproductive chez la femelle et caractéristiques spermatiques chez le mâle). Il est ressorti, s’agissant de l’enquête socioéconomique, que les éleveurs sont en majorité (60%) des sédentaires, d’ethnie « Haussa » (90%). L’objectif principal de l’élevage de la chèvre rousse de Maradi est la vente (45,75%). Chez 84.4% des ménages enquêtés, les animaux sont logés dans des habitats à 76,9% traditionnels. La conduite d’élevage est basée essentiellement sur l’exploitation du pâturage naturel ; au retour du pâturage les animaux reçoivent dans la majorité des cas une complémentation à base des ressources locales. Du point de vue sanitaire, le parasitisme externe, la pasteurellose et les affections respiratoires xv sont les maladies qui préoccupent plus les éleveurs de la chèvre rousse de Maradi. Entre autres produits de cet élevage, le lait est valorisé par 64,7% des éleveurs sous forme de lait cru (généralement autoconsommé). En termes de revenu, le montant des recettes annuelles globales provenant exclusivement de l’élevage de la chèvre rousse hors produits autoconsommés et ventes occasionnelles directement réinjectés dans l’alimentation, a été estimé à 139 973 400 FCFA, soit environ 388 815 FCFA/ménage/an et 42 034,05 FCFA/an/individu. S’agissant de la morphologie de l’animal, il est ressorti que les mensurations corporelles varient en fonction du milieu. En effet, la position géographique influence la taille (p < 0,0001), les paramètres biométriques (IGS et IAT) et les mensurations corporelles. Sur le plan phanéroptique les oreilles sont majoritairement dressées (98.5%), les cornes en ibex (75.8%), les poils ras (96.8%), les pendeloques absentes (97,6%), de même que la barbiche (75,8%) et les raies dorsales (83,8%). La robe est de trois types : rousse, noire et brune. L’étude des paramètres de la cyclicité a fait ressortir que les chevrettes sont pubères lorsque leur poids atteint 46 à 56% du poids adulte et que les débuts et fins de chaleurs sont détectés plus le matin (65%). Au cours de l’année, l’activité sexuelle est faible en saison sèche et chaude et plus prononcée en saisons pluvieuse ainsi que sèche et froide. L’oestrus dur en moyenne 43,27±26,54 heures et le cycle sexuel 23,16±16,68 jours. Ces paramètres connaissent des variations. L’analyse des variances a montré que les variations sont significatives selon les catégories de femelles pour la durée du cycle sexuel avec une forte proportion des cycles anormaux (31,61% courts et 28,57% longs) et non pour celle de l’oestrus. Les profils de progestérone obtenus ont la même allure. La concentration est faible au moment de l’oestrus, en moyenne 0,29±0,12 ng/ml (0,08 à 0,6 ng/ml), elle monte à partir du 4e jour pour atteindre un pic de 6±1,6 ng/ml (4 à 10 ng/ml) entre le 13e et le 16e jour du cycle. En ce qui concerne la carrière reproductive, la gestation et l’anoestrus postpartum durent en moyenne respectivement 147,14±12,21 et 155,19±91,65 jours. Il est également obtenu que les taux de fertilité vraie, de fertilité apparente, de fécondité, de prolificité et d’avortement sont respectivement de 100% ; 87,5% ; 104,17% ; 119.05% ; et 12,5%. Les nouveaux nés ont un poids à la naissance de 1,64±0,35 kg pour les mâles et 1,56±0,21 pour les femelles, statistiquement non différents (p = 0,172). Pour la sexualité chez le mâle, deux cent soixante-quatre (264) collectes ont été effectuées et analysés et les résultats ont montrés que la saison influence fortement la concentration et le nombre de spermatozoïdes (p ≤ 0,001), modérément le pourcentage de morts (p≤ 0,03). Les xvi concentrations moyennes en spermatozoïdes de l’éjaculat sont de 675,4±748,8.106 spz/ml, 2600±2500.106spz/ml et 3500± 3900.106spz/ml, respectivement en saison sèche froide, sèche chaude et pluvieuse. Il y’a une variation saisonnière significative de ce paramètre. Ces variations ouvrent la possibilité pour une sélection orientée. En somme, ces résultats constituent une alternative intéressante pour l’amélioration génétique de la chèvre rousse de Maradi mais aussi de conservation de son matériel génétique.
Pagination / Nombre de pages: 138
URI/URL: https://dicames.online/jspui/handle/20.500.12177/2304
Collection(s) :Thèses soutenues

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