Étude du polymorphisme génétique et de l’immunité humorale induite par le candidat vaccin érythrocyte binding antigen-175 (EBA-175)

Abstract

Le paludisme continue de causer un problème de santé publique en Afrique. La prise en charge repose sur un diagnostic rapide et un traitement efficace. Malgré une recherche intense, un vaccin n’est toujours pas disponible. Un grand nombre d’antigènes sont des candidats vaccins, parmi lesquels, ceux du stade sanguin. Plusieurs antigènes du stade asexué sont des candidats vaccins, parmi lesquels on retrouve les ligands parasitaires intervenant dans le processus d’invasion, dont Erythrocyte Binding Antigen 175 (EBA-175) qui est la principale voie d’invasion acide sialique dépendante. La région III de cet antigène présente des allèles dimorphiques appelés allèles F et C et leur association avec la sévérité de la symptomatologie a été décrite. Cependant, le rôle de ce dimorphisme dans les interactions hôte-parasite, telle que l’efficacité de l’invasion érythrocytaire en fonction du génotype reste inconnu à ce jour. La région II de cet antigène est un candidat vaccin majeur et des anticorps sont acquis par les sujets vivant en zone d’endémie, mais leur présence ne signifie pas qu’ils sont protecteurs. C’est dans ce contexte que nous nous sommes fixés comme objectifs de: 1) Déterminer la prévalence des allèles de la région (RIII) d’EBA-175 de P. falciparum et des antigènes ABO du système sanguin humain en fonction de ces allèles. 3) Faire une étude comparative de la détermination du taux d’érythrocytes infectés entre la cytométrie de flux et la microscopie optique. 4) Rechercher l’inhibition de l’invasion érythrocytaire de Plasmodium falciparum par les anticorps dirigés contre la région II dEBA-175 chez l’homme. Les anticorps ont été recherchés par ELISA, le génotypage par PCR nichée, les tests d’invasion et d’inhibition de l’invasion ont été réalisés par culture et la lecture par microspcopie et par cytométrie de flux. Le génotypage de la région III a montré une prévalence de 67,45 % pour l’allèle F, 27,90 % pour l’allèle C et 4,65 % présentaient à la fois les deux allèles. La distribution des groupes sanguins se présentaient comme suit, 59,8% pour le groupe 0, 19,7% pour le groupe A, 17,2% pour le groupe B and 3,3% pour le groupe AB. Aucune corrélation n’a été retrouvée entre les allèles de la région III d’ EBA-175 et les groupes sanguins ou la parasitémie. Aucune corrélation n’a été retrouvée entre les allèles de la région III d’ EBA-175 et les groupes sanguins ou la parasitémie. Une étude plus étendue incluant plusieurs zones du Sénégal avec différente endémicité est nécessaire pour déterminer la prévalence des allèles de cette région. La mise au point d’un protocole de lecture de la parasitémie par cytométrie flux pour rendre la lecture de la parasitémie après les tests d’invasion et d’inhibition de l’invasion plus aisée et moins subjectifs que la lecture par microscopie a montré une bonne concordance entre ces deux méthodes Nos résultats ont montré que les anticorps dirigés contre la région RII de P. falciparum inhibent de manière significative l’invasion érythrocytaire des souches de terrain, mais cette inhibition n’est pas dépendante de la voie d’invasion utilisant l’acide sialique. Cette étude est la première réalisée avec des souches de terrain et cherchant un lien entre l’inhibition et la voie d’invasion utilisée par Plasmodium. Nos travaux indiquent qu’EBA-175 peut être utilisé comme vaccin du stade érythrocytaire chez l’homme, mais en association avec d’autres antigènes en raison de l’existence des voies alternatives d’invasion.