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Veuillez utiliser cette adresse pour citer ce document : https://hdl.handle.net/20.500.12177/2982
Titre: Le paludisme dans les savanes africaines: bio-écologie ; transmission et résistance des vecteurs aux insecticides au Burkina Faso (Afrique de l’Ouest)
Auteur(s): Dabiré, Kounbobr Roch
Mots-clés: Vecteurs
Résistance aux insecticides
Paludisme,
Formes moléculaires M et S
Anopheles gambiae s.l.
Anopheles funestus
Date de publication: 24-mai-2008
Editeur: Université Université Cheikh Anta Diop
Résumé: Au Burkina Faso, les vecteurs du paludisme sont représentés essentiellement par quatre espèces anophéliennes dont la répartition géographique varie en fonction des faciès agroclimatiques : il s’agit d’Anopheles gambiae s.s., d’An. arabiensis, d’An. funestus et An. nili. Les deux dernières espèces ont une répartition plus focalisée à l’Ouest du pays tandis qu’An. arabiensis est plus représentée au centre et à l’Est du pays. L’analyse moléculaire d’An. gambiae s.s. a révélé que cette espèce était subdivisée en deux formes moléculaires S et M. Ces formes moléculaires sont rencontrées sur tout le territoire avec une prédominance de la forme S dans les savanes humides à l’Ouest du pays. La forme M est plus représentée au centre et au nord du pays mais aussi dans les zones rizicoles. A l’instar d’An. gambiae s.s., An. funestus est elle aussi subdivisée en deux entités identifiables seulement au niveau chromosomique, les formes Kiribina et Folonzo sympatriques dans les savanes du centre et de l’Ouest du pays. Dans cette partie du pays, elles prennent le relais d’An. gambiae s.s. dans la transmission du paludisme vers la fin de la saison des pluies (Septembre et Octobre). La forme Kiribina serait la seule représentée dans les sites irrigués en l’occurrence la plaine rizicole de la Vallée du Kou. L’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticides (MII) essentiellement à base de pyréthrinoïdes est le principal outil de lutte contre le paludisme. Vulgarisée à large échelle, l’efficacité de cet outil est menacée par l’apparition de la résistance d’An. gambiae s.l. principal vecteur, aux insecticides. La mutation kdr Leu-Phe est le principal gène impliqué dans cette résistance aux pyréthrinoïdes. Détectée essentiellement dans les populations de la forme moléculaire S en 2000 à de très forte fréquence (90%), cette mutation s’est vite propagée dans la forme moléculaire M atteignant des fréquences de plus de 60% par endroits. Trouvée chez un seul spécimen d’An. arabiensis à l’époque, elle a été détectée à une fréquence de plus de 30 % chez cette espèce dans la zone soudano-sahélienne où elle n’avait pas été rencontrée jadis. Bien que des échecs opérationnels n’aient pas encore été rencontrés dans ces zones de résistance, la gestion éventuelle de cette résistance a orienté les recherches vers l’utilisation d’autres insecticides notamment les carbamates (CM) et les organophosphorés (OP) en mélange ou en mosaïque avec les pyréthrinoïdes. Là encore, l’émergence du gène ace.1R, principale mutation conférant une résistance croisée à ces deux familles d’insecticides a été détectée principalement dans les zones cotonnières de l’Ouest. L’émergence récente de cette mutation détectée à la fois dans les formes moléculaires S et M d’An. gambiae mais probablement aussi chez An. arabiensis au Sud-Ouest du pays serait attribuée à l’introduction au milieu des années 90 des CM et des OP en rotation avec les pyréthrinoïdes contre les ravageurs du coton. Dans un contexte où en Afrique de l’Ouest la propagation du gène kdr prend de l’ampleur traduisant un souci majeur de l’efficacité à long terme des MII, la pulvérisation intradomiciliaire à base de DDT, jadis abandonnée pour les mêmes raisons de résistance, anime à nouveau les débats. Dans ce contexte, la mise au point de nouvelles formulations ou de combinaisons d’insecticides s’avère indispensable. L’avènement des moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (LLINs) prend le relais avec pour objectif d’améliorer à la fois la disponibilité de l’insecticide mais aussi la durabilité des moustiquaires. De façon globale, la lutte contre le paludisme demeure toujours un challenge et aucune technique ne saurait à elle seule en porter l’exclusivité. On assiste alors à la multiplication des essais de nouveaux médicaments et vaccins au moment où la publication du génome de l’anophèle donne de l’espoir quant à l’utilisation des moustiques génétiquement modifiés comme stratégie complémentaire des méthodes actuellement utilisées dans la lutte contre le vecteur du paludisme.
Pagination / Nombre de pages: 417 p.
URI/URL: https://dicames.online/jspui/handle/20.500.12177/2982
Collection(s) :Thèses soutenues

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