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Veuillez utiliser cette adresse pour citer ce document : https://hdl.handle.net/20.500.12177/3043
Titre: Evolution de la résistance des populations d’Anopheles gambiae s.L. aux insecticides dans les faciès cotonniers du Burkina Faso
Auteur(s): Namountougou, Moussa
Mots-clés: Formes moléculaires M et S
Burkina Faso
Résistance aux insecticides
Vecteurs
Kdr
Paludisme
An. gambiae s.l.
ace-1
Date de publication: 4-fév-2013
Editeur: Université polytechnique de bobo-dioulasso
Résumé: Au Burkina Faso, la résistance des vecteurs du paludisme aux insecticides est connue depuis les années 60 où des cas de résistance d’Anopheles funestus et plus tard d’An. gambiae à la dieldrine et au DDT ont été observés dans l’Ouest du pays. Dans les années 80 le DDT a été remplacé par les pyréthrinoides (PYs) dans la lutte contre les ravageurs en agriculture mais aussi dans l’imprégnation des moustiquaires en santé publique. La résistance croisée aux PYs/DDT a été observée vers la fin des années 90 à l’Ouest du Burkina Faso avec la mutation kdr L1014F comme principal mécanisme de résistance à ces insecticides au sein des populations d’An. gambiae s.l.. Cette mutation avait été trouvée très élevée dans la forme moléculaire S d’An. gambiae s.s. avec une expansion géographique dans les populations de la forme M et d’An. arabiensis au-delà des zones cotonnières de l’Ouest où elle avait jadis été prédominante. Son émergence avait été largement attribuée à l’utilisation intensive des insecticides en agriculture comme principale source de sélection. Après l’introduction de pratiques innovantes peu consommatrices d’insecticides tels le coton Bt et le coton biologique, l’objectif de notre travail était d’étudier l’impact de telles pratiques sur l’évolution de la résistance des populations d’An. gambiae s.l. dans ces faciès culturaux. La répartition des formes moléculaires M et S d’An. gambiae s.s. et d’An. arabiensis a été observée suivant un gradient Nord- Ouest où la forme moléculaire S est prédominante dans l’Ouest du pays vivant en relative égale proportion avec la forme M à la limite de la zone soudanienne. La forme M prédominait dans les autres sites de la zone soudano-sahélienne suivie d’An. arabiensis surtout dans les localités du Centre où elle a été trouvée en forte proportion. Toutefois notre étude révèle qu’An. arabiensis jadis trouvé en faible pourcentage dans la population vectorielle à l’Ouest du Burkina est entrain de remplacer An. gambiae s.s. comme vecteur majeur de paludisme dans la ville de Bobo-Dioulasso. Nos résultats indiquent une généralisation de la résistance d’An. gambiae s.s. aux PYs dans les faciès cotonniers de l’Ouest et du Centre avec des fréquences alléliques de la mutation kdr L1014F souvent au-dessus de 80%. Rapportée par type de coton, une baisse aussi bien de la résistance et de la fréquence de la mutation kdr L1014F a été observée dans les faciès Bt au sein des populations de la forme S mais insuffisante pour inverser une tendance à la sensibilité. La mutation kdr L1014S a été aussi mise en évidence au sein des populations des deux formes moléculaires M et S d’An. gambiae s.s. mais aussi chez An. arabiensis confirmant ainsi la circulation de la mutation L1014S au sein des populations d’An. gambiae s.l. en Afrique de l’Ouest. Notre étude a aussi montré une situation de résistance multiple avec la présence concomitante des mutations kdr et ace-1R et des enzymes de détoxification (estérases, GSTs et cytochrome P450) dans ces populations naturelles d’An. gambiae s.l. L’évolution globale de la résistance montre une résistance affichée aux PYs/DDT (avec des fréquences du gène kdr L1014F proches de la fixation) avec une baisse notoire de sensibilité aux CX et un bon niveau de sensibilité aux OPs. Avec ce spectre de résistances nous nous acheminons inéluctablement vers un manque d’efficacité des outils actuels de lutte contre les vecteurs du paludisme à base d’insecticides (MILDA, PID) à très court terme. Cette étude montre la nécessité de rechercher d’autres formulations d’insecticides ou de nouveaux insecticides mais aussi d’autres alternatives moins dépendantes des insecticides. Il est tout aussi urgent de promouvoir une meilleure gestion de l’environnement qui prendrait en compte les priorités de santé publique. Ceci passe par un rapprochement de tous les secteurs d’activité en agriculture et en santé pour une meilleure harmonisation de l’utilisation des pesticides.
Pagination / Nombre de pages: 128
URI/URL: https://dicames.online/jspui/handle/20.500.12177/3043
Collection(s) :Thèses soutenues

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