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https://hdl.handle.net/20.500.12177/3794
Titre: | Trajectoires de soins orthopédiques et pluralisme médical dans les cas de fractures à l’Hôpital Central de Yaoundé |
Auteur(s): | Bizole Balepna, Yvan Dieudonné |
Directeur(s): | Essi, Marie-José Handy Eone, Daniel |
Mots-clés: | Itinéraires orthopédiques Recours thérapeutiques Pluralisme médical Yaoundé. |
Date de publication: | sep-2018 |
Editeur: | Université de Yaoundé I |
Résumé: | Introduction. Les itinéraires orthopédiques représentent l’ensemble des systèmes de représentation de la santé et de la maladie intervenus dans les choix effectués par un individu dans son recours aux soins en matière de chirurgie orthopédie et traumatologie. Au fil du temps, la cohabitation de différents paradigmes cognitifs et culturels a considérablement influencé les pratiques thérapeutiques dans nos sociétés. Ce qui a favorisé l’émergence de nouveaux modèles de soins et la diversification des itinéraires orthopédiques. Dans un tel contexte, le pluralisme médical s'est imposé comme une réalité incontestable dans la plupart des pays africains et s’est érigé dans ces sociétés souvent à la recherche du facteur santé, notamment à cause de la mauvaise organisation des services de santé de première ligne. Méthodologie. Nous avons mené une étude transversale à visée descriptive, pendant une durée de dix mois (du lundi 2 octobre 2017 au mardi 31Juillet 2018), avec une période de six ans (entre 2012 et 2018). Elle s’est déroulée dans les services de chirurgie orthopédique et de traumatologie A et B de l’HCY. Ont été inclus ceux des patients victimes de fractures de l’appareil locomoteur, indépendamment du siège. Les patients étaient rappelés puis interrogés dans le but de remplir une fiche technique (voir annexe 3) préalablement conçue pour déceler les trajectoires de soins prises par les patients ainsi que les motifs de changement de recours. Résultats. La population étudiée était essentiellement masculine (sex-ratio de 2,6) avec un âge médian de 39 ans, et majoritairement constituée d’adultes jeunes avec notamment 75% de patients âgés de moins de 48 ans. La biomédecine a été le système de soins le plus adopté en première intention avec principalement des recours directs aux chirurgiens orthopédistes (48,6% des premiers recours) motivés par la gravité des fractures (dans 75% des motifs de recours à la biomédecine). Dans cette étude, l’automédication a principalement été de trois types : médicamenteuse (à travers la consommation d’AINS et d’écorces traditionnelles), ensuite par appareillage (via l’usage de cannes artisanales et de cannes anglaises également) et enfin via la pose d’attelles de fortune par des profanes généralement présents sur les lieux de l’accident. Ceci étant, elle a constitué 44% des premiers recours, du fait de l’accessibilité des matériaux utilisés dans la confection des attelles de fortune non loin des sites des accidents (91,5% des motifs de recours à l’automédication). Aux deuxième et troisième recours, les AINS ont été les plus consommés respectivement dans 40% et 50% des cas d’automédication. Par ailleurs en deuxième recours, on a également relevé l’usage cannes artisanales (25% des types d’automédication), des écorces traditionnelles (20%) et des cannes anglaises (15%). Au troisième recours, la prise d’écorces a constitué le second type d’automédication le plus sollicité derrière l’usage des AINS (22,2% des cas). Tous les patients avaient opté pour aumoins deux recours thérapeutiques dans la PEC de leurs fractures. Ainsi, l’ethnomédecine était le système de soins le plus adopté en deuxième recours (57% des cas) exclusivement à travers des recours directs chez des masseurs traditionnels et principalement en complément des ostéosynthèses faites lors des recours ultérieurs à la biomédecine (60,7% des recours à l’ethnomédecine). La biomédecine quant à elle n’était que le deuxième modèle de soins le plus utilisé en deuxième recours juste derrière l’ethnomédecine, majoritairement à cause de l’inefficacité des recours précédents (72,2% des cas). Environ 59,8% des patients n’avaient systématiquement pas eu recours à un troisième système de soins. En revanche dans 16,8% des cas, la biomédecine a été adoptée en troisième intention à cause de la faible satisfaction des précédents recours. L’ethnomédecine a principalement été sollicitée en complémentarité des thérapies instituées dans les recours précédents par des patients non pas mécontents des résultats obtenus, mais soucieux d’apporter une aide supplémentaire à leur édifice thérapeutique à travers des massothérapies chez des professionnels de l’ethnomédecine. Conclusion. La biomédecine et l’ethnomédecine ont été les systèmes de soins les plus adoptés respectivement comme premier (52,3%) et deuxième recours (57%). Toutefois l’automédication a représenté près de la moitié des premiers recours principalement en raison d’une meilleure accessibilité géographique et financière. La biomédecine a été le recours le plus sollicité en troisième intention (16,8%) notamment à cause de l’inefficacité des thérapies alternatives, apparaissant de ce fait comme un ultime recours thérapeutique vers lequel les patients optaient afin de retrouver le facteur guérison. Tout constat fait, les itinéraires thérapeutiques sont très erratiques, signant par conséquent une indécision dans l’élaboration des trajectoires de soins et une incapacité à poursuivre un unique type de recours. Dans ce contexte, le pluralisme médical émerge considérablement dans un système sanitaire où le secteur biomédical semble à priori dans l’incapacité d’absorber la totalité de la demande des soins orthopédiques. Ce pluralisme médical ondoyant qui, à l’entame des parcours de soins est vertical pour progressivement prendre une forme horizontale dans le cadre des médecines complémentaires, traduit inexorablement la nécessité d’organiser les services de santé de première ligne au Cameroun et d’intégrer les soins orthopédiques dans leur organigramme |
Pagination / Nombre de pages: | 84 |
URI/URL: | https://hdl.handle.net/20.500.12177/3794 |
Collection(s) : | Mémoires soutenus |
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