Gestion de la qualité de l'air en milieu urbain : contrôle et prévention des nuisances sur la santé et l'environnement

Abstract

La pollution atmosphérique liée aux transports motorisés constitue une menace croissante pour les villes du monde et particulièrement pour celles de l’Afrique subsaharienne. Elle résulte généralement de l’effet combiné d’une population en rapide expansion, d’un parc de véhicules motorisés anciens en progression et de l’absence de mesures de gestion de la circulation appropriées. Au Bénin, la pollution de l’air dans les centres villes est essentiellement due aux transports routiers (véhicules à deux, quatre roues et plus). Elle est devenue depuis une décennie, beaucoup plus perceptible et menaçante en particulier à Cotonou, la capitale économique où la situation est plus alarmante et inquiétante. L’analyse de cette situation a mis en exergue la place qu’elle occupe dans les priorités nationales en matière de protection de l’environnement et les nombreuses actions de lutte qui ont été engagées. En raison de la complexité du problème de pollution de l’air, ces dernières, quoique appréciables, restent cependant insuffisantes et ne permettent pas une connaissance adéquate du phénomène, encore moins sa maîtrise. La mise en oeuvre d’une nouvelle approche de gestion beaucoup plus systémique et adaptée, s’inscrivant dans une vision plus holistique et intégrée, s’avère alors nécessaire. Si être informé de manière précise et fiable est nécessaire pour une action rapide et efficace, prévoir et anticiper reste néanmoins essentiel pour décider judicieusement et durablement. La surveillance de la qualité de l’air se révèle être l’un des plus importants instruments d’évaluation des actions menées et d’orientation garantissant l’efficacité de la politique de gestion des risques et la réduction significative des impacts de la pollution atmosphérique. La Tunisie a accumulé un savoir faire et une expérience considérable en matière de gestion de la qualité de l’environnement en général et en particulier dans la surveillance et la prévention des nuisances de la pollution de l’air. Il ressort de l’analyse de son système de gestion de la qualité de l’air que le niveau de concentration de nombreux polluants atmosphériques a connu, ces dernières années, une baisse tendancielle dans les zones surveillées. Cependant, cette baisse doit être relativisée dans la mesure où certaines concentrations restent supérieures aux directives de l’OMS. Fort des résultats obtenus et des l’expérience acquise dans le domaine de la surveillance de la qualité de l’air, la Tunisie reste pour l’Afrique et donc pour le Bénin, une référence en matière de lutte contre la pollution de l’air. A l’issue de l’étude analytique et comparative des deux politiques de gestion, les propositions ci-après pourraient être intégrées dans le système de gestion béninois en vue d’améliorer son efficacité : · des efforts plus accrus, tant en terme de réglementation que d’incitation, sont indispensables pour la maîtrise des émissions du secteur automobile, · la coordination entre les politiques mises en place dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique et celle de la pollution locale, notamment dans la réintroduction d’énergies telles que le bois. · le renforcement de la réglementation, insuffisante en terme de qualité de l’air de l’air, notamment sur les sources mobiles, · le renforcement institutionnel par la création d’une cellule de l’air afin d’assurer la coordination des actions, · La mise en place d’un réseau national de surveillance de la qualité de l’air dont les premières stations seront installées dans la capitale (Cotonou). Sa réussite devra conditionner l’extension de la surveillance aux capitales régionales.