La transgression de l’écriture de Djaïli Amadou Amal Dans Munyal, les larmes de la patience

Abstract

Le rôle social de la femme est une thématique universelle. Sous toutes les latitudes, la société lui confère un rôle marginal. Dans les sociétés traditionnelles et musulmanes, la condition féminine est exacerbée par le patriarcat et la mentalité phallocratique. Cependant, cette question traverse le cadre socio-politique pour devenir un lieu commun de l’univers romanesque. C’est sans doute cet intérêt esthétique qui nous a poussée à étudier la transposition littéraire de cette question sociale. Ce faisant, en intitulant le thème de notre recherche : « La transgression de l’écriture de Djaïli Amadou Amal dans Munyal, les larmes de la patience », nous avons cherché à explorer la dimension satirique de l’écriture de Djaïli, dans le processus de déconstruction des préjugés et stéréotypes sociaux au sujet de la femme peule. Comment l’écriture permet-elle à l’écrivaine de déjouer les interdits jusque-là imposés à la gent féminine ? Cette préoccupation sur le jeu et le pouvoir de la langue, nous a permis de postuler l’hypothèse suivant laquelle, la subversion de l’écriture et l’écriture de la subversion participeraient d’une posture de l’engagement de l’écrivaine. Aussi, cette dernière s’assignerait-elle pour mission de délivrer la femme de la servitude. Au travers d’une démarche épistémologique centrée autour de « la question du corps », la gynocritique et la narratologie, nous ambitionnons de bâtir l’image d’une femme nouvelle, décomplexée et partenaire à part entière de l’homme. L’intérêt de notre étude réside dans le fait qu’elle augure dorénavant un rapport décomplexé à la gent féminine.