Connaissances, attitudes et pratiques du personnel de sante sur la transfusion sanguine

Abstract

Introduction : La transfusion sanguine est une thérapeutique substitutive qui consiste à remplacer chez un malade le composant sanguin dont il a besoin. Elle est associée aux risques de complications aigues ou retardées et de transmission d’infections et représente un défi auquel de santé publique en Afrique subsaharienne. Au Cameroun, le nouveau programme national de transfusion sanguine possède peu de données en matière de compétences de santé en matière de sécurité transfusionnelle.

Objectifs : Cette étude avait pour but d’évaluer les connaissances, attitudes et pratiques (CAP) du personnel de santé vis-à-vis de la transfusion sanguine.

Méthodologie : Une étude CAP mixte (quantitative et qualitative) à visée analytique a été menée dans les trois régions septentrionales du Cameroun de novembre 2014 à avril 2015. Par échantillonnage consécutif, la collecte des données quantitatives a été menée à l’aide d’un questionnaire administré traitement des données a été réalisé grâce aux logiciels Epi-Info version 7.1.3.3. Les données qualitatives ont été collectées à l’aide d’un guide d’entretien et d’un dictaphone, avant d’être systématiquement transcrites. L’analyse du contenu s’est faite sur la base de la matrice des dimensions et de code couleur. Les données verbales d’observation directe ont été restituées per verbatim.

Résultats : Nous avons recruté au total 306 personnels de santé dans l’ensemble des régions. La tranche d’âge la plus représentée était celle de [15-30[ans. La profession la plus représentée était celle des aides-soignants 41,18%. Le sexe masculin était le plus représenté avec un sex-ratio de 1,09. Concernant les connaissances, le niveau de connaissance global, 42% avait une mauvaise connaissance, 28% avait une connaissance insuffisante, 25% avait une connaissance moyenne et seulement 5% avait une bonne connaissance. Pour les attitudes, 82,03% avec le malade avant d’effectuer une transfusion sanguine. Nos résultats ont montrés que 43% avaient une attitude néfaste, 24% avait une attitude erronée, 30% avait une attitude approximative et seulement 3% avaient une attitude juste. En ce qui concerne les pratiques, 65% de notre échantillon a eu à diriger au moins une transfusion. Pour ce qui est des pratiques globales, 12% avaient une pratique néfaste, 54% avaient une pratique inadéquate et 34% seulement avaient une pratique adéquate.

Conclusion : Au terme de l’étude, malgré la grande utilisation du sang et des produits sanguins les connaissances de la population d’étude ainsi leurs attitudes et pratiques restent médiocre. Cela démontre tout simplement que la sécurité transfusionnelle n’est pas bien assurée et aussi la vulnérabilité des malades devant recevoir une transfusion sanguine. Il apparait nécessaire non seulement d’assurer la mise à niveau du personnel médical impliqué dans les activités de transfusion sanguine mais aussi de mettre en place des comités d’hémovigilance dans les hôpitaux.