Difficultés d’apprentissage de la lecture et développement des compétences en orthographe des élèves dyslexiques

Abstract

La littérature abondante sur la dyslexie fait état de ce qu’elle est toujours associée à de nombreux troubles dont la dysorthographie. Cependant, il existe des élèves dyslexiques, minoritaire soient-ils, qui développent quand même des compétences orthographiques en contexte de dyslexie. Ainsi, l’on est en droit de se demander comment cette minorité d’élèves fait- elle pour réussir à développer des compétences orthographiques alors même qu’elle fait face des difficultés d’apprentissage de la lecture ? La présente recherche s’intéresse au développement des compétences orthographiques chez les élèves dyslexiques avec pour objectif, d’abord de dresser quelques qualités reconnues aux élèves dyslexiques, ensuite de décrire les stratégies de production orthographique d’élèves dyslexiques et enfin, de conduire à des pistes d’aides pratiques pour renforcer l’écrit des élèves dyslexiques. D’un point de vue méthodologique, l’étude est de type qualitatif et fait recours à la méthode des observations, mais aussi de la méthode des entretiens individuels, de type semi-structuré comme technique de collectes des données d’une part ; et de l’analyse thématique de contenu pour ce qui est de la technique d’analyse des données recueillies d’autre part. Lesdites données ont été recueillies auprès d’un échantillon constitué de quatre (4) enseignants d’élèves dyslexiques développant des compétences orthographiques, tous issus de deux (2) groupes sis à l’école primaire publique de New-Town dans la ville de Mbalmayo. L’analyse des données recueillies indiquent que les élèves dyslexiques ont des qualités telles que les aptitudes : de perception et d’attention spatiale, de manipulation de l’espace et de perception visuelle périphérique. S’appuyant sur leurs fortes qualités perceptives, ceux-ci font recours aux stratégies Visio-orthographique (c’est-à-dire se fier sur les propriétés visuelles et spécifiques des mots pour orthographier un mot) et analogique (le fait d’utiliser un autre mot pour s’aider à écrire un mot à orthographier), afin de développer leurs compétences orthographiques. Ces résultats révèlent à titre de suggestion qu’être « élève dyslexique » n’implique pas forcément qu’on est « mauvais élève, notamment en orthographe ». Ainsi, les enseignants devraient davantage faire usage des pistes d’aides pratiques décrites dans la présente étude pour renforcer l’écrit de leurs élèves dyslexiques.