La fortune du roman Temps de chien de Patrice Nganang : le facteur effet de vie.

Abstract

Ce travail porte sur l‘apport de la réception esthétique dans la constitution significative, les processus d‘accueil et de rayonnement d‘une œuvre d‘art littéraire. En effet, à voir de près, les paradigmes d‘analyse des textes littéraires qui ont en partage le rapport texte/lecteurs ont glosé sur des paramètres d‘accueil en des termes bien loin de la réelle réception. Dans leurs travaux est mise au centre la question de savoir comment une œuvre est reçue, accordant moins de crédit à l‘ instance de déclenchement du rayonnement d‘une œuvre qu‘est l‘effet qu‘elle génère dans la psyché du lecteur. L‘effet de vie, en tant que réception transcendantale, se pose dès lors comme incontournable dans la détermination de la fortune d‘une œuvre. Loin de se limiter au moment de la lecture, l‘effet de vie transcende la réception instantanée pour se hisser au-delà du moment du premier contact. L‘on passera de la sorte d‘un effet de vie immédiat à un effet de vie durable. Celui-ci se mesure de facto à partir des influences que génère l‘effet produit par l‘esthétique et les stratégies de production. Les formes les plus patentes de cet effet transcendantal sont portées par l‘intermédialité, l‘interartialité et l‘intertextualité. Cette démonstration trouve sa validation dans le décryptage de la fortune du roman Temps de chien de Patrice Nganang. L‘effet produit par celui-ci a été tel qu‘au-delà de la consécration par les champs symboliques et la critique, il constitue le socle du roman d‘Emmanuel Matateyou La Mer des roseaux publié en 2014.