La question de la connaissance dans la monadologie de Leibniz.

Abstract

La question de la connaissance occupe une place importante dans l’ordre des préoccupations de La Monadologie. Elle se pose chez Leibniz dans l’optique de la détermination en amont des processus cognitifs menant à la connaissance et en aval des différents types de vérités qui en découlent. Dans ce sillage, Leibniz établit qu’il existe deux processus cognitifs responsables de nos connaissances, le raisonnement formel ou a priori et le raisonnement empirique ou à postériori. Par ricochet, le philosophe de Leipzig formule deux types de vérités découlant respectivement des deux processus cognitifs, les vérités nécessaires et les vérités contingentes. La formulation d’un tel dualisme complémentaire se pose en dépassement de la querelle qui oppose, depuis l’antiquité jusqu’à la modernité philosophique, idéalistes absolutistes à l’instar de Platon ou Descartes et empiristes absolutistes à l’instar d’Héraclite ou Locke. Même s’il s’agit à première vue d’une conciliation problématique voire antinomique, Leibniz parvient avec bonheur à justifier méthodiquement son éclectisme. Pourtant, il faut admettre que l’essor post-leibnizien des sciences du phénomène et les négations croissantes de la métaphysique pourraient laisser croire à un échec de l’éclectisme. Cependant, il faut encore s’acquérir du sens de la révolution éclectique pour découvrir qu’il y a pertinence dans les procédés métaphysiques et qu’il y a non-nécessité d’une opposition entre métaphysique et science : il s’agit de deux modes de connaissances, bien qu’ayant chacun son domaine d’application, complémentaires en vertu des dualismes indéniables du monde et de la monade.