Etude comparative entre midazolam hydroxyzine et clonidine en prémédication pour anesthésie pédiatrique chez l’enfant de 2 a 12 ans

Abstract

L’acte chirurgical et l’anesthésie sont des éléments anxiogènes, surtout chez l’enfant. L’anxiété préopératoire est définie comme le malaise physique et psychologique que peut ressentir le patient lors d’une intervention chirurgicale. Il est établi que des niveaux importants d’anxiété préopératoire augmentent le risque de survenue de troubles émotionnels et comportementaux, et donc le risque de complications périopératoires. D’où l’intérêt primordial de la préparation préopératoire et de la prémédication du patient devant subir une intervention chirurgicale. La prémédication de l’enfant permet de diminuer l’anxiété préopératoire, de faciliter la séparation de l’enfant de ses parents, d’améliorer les conditions d’induction, de minimiser le traumatisme psychologique et l’incidence des troubles du comportement post-opératoires. Nous nous sommes proposés, dans le cadre d’une amélioration de notre pratique, de comparer trois protocoles de prémédication. Il s’agissait du midazolam, de l’hydroxyzine et de la clonidine. Ceci afin de choisir le protocole le plus approprié à notre contexte. Il s’agissait d’une étude prospective randomisée, qui s’est déroulée d’Avril à Septembre 2013. L’étude a été menée à l’Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé (HGOPY) et à l’Hôpital Central de Yaoundé (HCY), dans les services de réanimation, chirurgie pédiatrique et bloc opératoire. Etaient inclus dans l’étude: les enfants de 2 à 12 ans en instance pour chirurgie élective, opérés sous anesthésie générale, dont les parents avaient consenti à l’étude. Etaient exclus ceux avec un dossier incomplet, ceux opérés sous anesthésie générale + anesthésie loco-régionale, ASA 3 et plus et ceux dont les parents avaient refusé de participer à l’étude. L’échantillonnage était randomisé consécutif. Nous avons retenu dans notre étude 80 patients: 52 (65%) de sexe masculin et 28 (35%) de sexe féminin. La population a été répartie en trois tranches d’âge. La moyenne d’âge était de : 6,575 ± 3,22 ans, avec comme extrêmes : 2 – 12 ans. Les patients étaient ASA 1 (72 cas : 90%) et ASA 2 (8 cas : 10%). Les patients étaient répartis en quatre groupes : midazolam (I), hydroxyzine (II), clonidine (III), placebo (IV). Chaque groupe était constitué de 20 patients. Les groupes étaient similaires, sans différence significative (âge, sexe, poids). Les interventions chirurgicales les plus fréquentes étaient ORL (40%) et plus précisément les amygdalectomies (23). L’âge était le seul facteur étudié qui avait une association significative à l’anxiété préopératoire (les tranches d’âge de 2 – 5 et 10 – 12). Nous avons constaté qu’il y avait une différence significative entre la prémédication au midazolam (I) et la prémédication à l’ hydroxyzine (II). Il n’y avait pas de différence significative entre la prémédication au midazolam (I) et celle à la clonidine (III). Il y avait une différence significative entre la prémédication à l’hydroxyzine (II) et celle à la clonidine (III). La différence de coût était significative. La clonidine était la molécule offrant un avantage avec un coût moyen de 1.500FCFA. Nous n’avons pas étudié le délai d’action des molécules. Mais les études menées, témoignaient d’une supériorité du midazolam. Parmi les complications post-opératoires observées: l’agitation était la plus fréquente (14 cas). Les troubles du comportement étaient rares et évalués jusqu’à J1 postopératoire : énurésie (2 cas), cauchemars (2 cas), anxiété à la séparation (1 cas). Ceci faisait une incidence de 6%. Aucun indicateur étudié n’avait une association statistiquement significative à l’agitation postopératoire. Le midazolam est actuellement le médicament de référence de la prémédication en pédiatrie. Mais dans notre contexte, la clonidine offre une option douée de nombreux avantages.