Formation des lecteurs autonomes au collège et usage des TIC en contexte d’approche par compétences : cas des classes de sixième du Lycée de Biyem-Assi

Abstract

Inaugurant son intervention à la fin de la conférence annuelle de Eurocall (1996) par cette double interrogation : « A quoi devrait ressembler la classe de langue du futur ? Quel rôle pouvons-nous attribuer aux Technologies dans la création de cette nouvelle classe de langue? »1, Wolf nous interpellait déjà sur l‘inévitable nécessité de repenser la classe de langue et sur le rôle important que doivent jouer les technologies de l‘information et de la communication dans cette classe du futur. En effet, l‘avènement et la prolifération des technologies de l‘information et de la communication ont eu pour conséquence directe l‘apparition d‘une nouvelle génération d‘hommes dits « digital natives » ou natifs numériques. Habitués à lire sur des supports numériques, les « digital natives » se sentent perdus dans la traditionnelle classe de français qui les assomme par une tonne de livres, de manuels et de support physiques de tous genres, créant un déphasage entre l‘école et les avancées technologiques, toute chose qui a pour conséquence directe la démotivation des élèves et leur inaptitude à s‘intégrer dans leur milieu social. Le constat est donc clair : la classe de français au Cameroun aujourd‘hui n‘est pas assez outillée pour former les jeunes Camerounais d‘aujourd‘hui. Ce déséquilibre entraîne une baisse des rendements scolaires, particulièrement en lecture qui alimente désormais tous les débats en éducation si bien que l‘échec de son enseignement est perçu comme celui de la scolarité entière. Cela est tout à fait légitime car la lecture est pour l'apprenant un moyen indispensable d'accès aux autres disciplines scolaires, forme son esprit critique et plus tard, adulte, la lecture sera pour l‘individu un nécessaire outil d'accès à la presse, aux documents administratifs usuels et à la culture ; bref un moyen d‘insertion et d‘adaptation socioprofessionnel dans un monde, qui, sous l‘effet des nouvelles technologies de l‘information et de la communication, est devenu « un village planétaire » pour reprendre les termes de Marshall Macluhan.