Evaluation de la qualité de l’air dans le district autonome d’Abidjan (Côte d’Ivoire) à partir des caractéristiques spectrales et biochimiques des feuilles de plantes ornementales.

Abstract

L’air des villes africaines est pollué du fait des activités humaines. Les méthodes du biomonitoring actif basées sur les caractéristiques foliaires s’avèrent efficaces pour évaluer la qualité de l’air urbain. L’objectif de cette étude a été d’évaluer la qualité de l’air à partir de caractéristiques spectrales (réflectance et indice normalisé d’asymétrie dorsiventrale) et biochimiques (teneurs en chlorophylle et en acide ascorbique, teneur relative eau, pH et indice de tolérance à la pollution de l’air), ainsi que de la teneur en métaux lourds (cuivre et plomb) des feuilles de quatre espèces ornementales (Barleria prionitis L., Cassia surattensis F.Muell., Ficus benjamina L. et Jatropha integerrima Jacq.). Ces espèces ont été préalablement mises en culture et exposées dans quatre classes d’utilisation du sol du District d’Abidjan : les principaux axes routiers, les zones industrielles, les zones résidentielles et les parcs et jardins. Des prélèvements mensuels de feuilles ont permis de montrer une variation de ces paramètres d’une classe d’utilisation du sol à une autre en fonction de l’espèce. Des modifications morphologiques et physiologiques des feuilles induites par le stress environnemental ont été révélées. Toutefois, l’indice de tolérance à la pollution de l’air a révélé une tolérance intermédiaire de Ficus benjamina, Barleria prionitis et Jatropha integerrima, tandis que Cassia surattensis a présenté une plus grande sensibilité à la pollution de l’air. Ces résultats permettent d’envisager une approche opérationnelle pour l'évaluation et le suivi de la qualité de l'environnement urbain à partir d’indices radiométriques et de paramètres biochimiques.