Diversité et connaissances endogènes des espèces utiles issues des systèmes agroforestiers riverains du noyau central de la forêt classée de la Lama au sud du Bénin.

Abstract

La population riveraine des périphéries du noyau central de la forêt classée de la Lama possède des connaissances traditionnelles sur les utilisations des espèces ligneuses alimentaires dans leur environnement. La présente recherche vise à évaluer la phytodiversité et les savoirs endogènes des populations locales sur les espèces ligneuses alimentaires (ELA) face aux effets potentiels des changements climatiques dans les systèmes agroforestiers de la zone périphérique du noyau central de la FCL. Les données ont été collectées par le biais d’enquêtes ethnobotaniques et d’inventaire forestier. Au total, 770 placeaux carrés de 30 m x 30 m ont été installés de façon aléatoire dans les quatre systèmes agroforestiers pour la réalisation de l’inventaire à raison de 240 dans les champs, 50 dans les plantations privées, 240 dans les jardins de case et 240 dans les jachères riveraines. Dans chaque placeau, des mesures de diamètre ont été effectuées sur les individus ayant un diamètre supérieur ou égal à 5 cm à 1,30 m du sol. L’indice de similarité de Jaccard et le diagramme de Venn ont permis d’évaluer la similarité entre les systèmes agroforestiers. Les groupes socioculturels ont pratiquement les mêmes usages des espèces ligneuses alimentaires. La densité des plantes varie significativement des champs (21,71 individus / ha) aux jardins de case (29,12 individus / ha). La structure en diamètre des ligneux montre une prédominance des sujets de petits diamètres [5-35 cm [. La similitude entre les systèmes agroforestiers est supérieure à 50 % et indique une faible variation floristique entre les systèmes. Parmi les systèmes agroforestiers, les jardins de case sont les seuls n’ayant que des individus de petites tailles. Dialium guineense ; Gardenia ternifolia ; Pterocarpus santalinoides ; Spondias Mombin et Tetrapleura. tetraptera sont apparus comme principales espèces prioritaires pour la conservation. 1464 points d’occurrence combinées avec des variables bioclimatiques ont été utilisés pour modéliser l’impact des conditions environnementales actuelles et futures sur l’étendue des habitats favorables aux cinq espèces ligneuses prioritaires suivant l’approche du principe d’entropie maximum (MaxEnt). Les aires favorables à la culture et à la conservation de ces espèces sur l’étendue du territoire du Bénin, ont varié dans le temps en fonction des deux scénarii climatiques utilisés (RCP 4.5 et RCP 8.5) et des conditions pédologiques.