L’entraide socioéconomique dans le groupement Fongo-Ndeng (1834-1990)

Abstract

Cette étude porte sur l’entraide socioéconomique dans le groupement Fongo-Ndeng de 1834 à 1990. C’est une chefferie de 2 e degré située à 13 km de la ville de Dschang et dont l’organisation sociopolitique s’accommode aux normes des chefferies bamiléké. La période d’étude nous permet de faire une analyse de cette entraide depuis la création de la chefferie jusqu’à l’avènement de la démocratie au Cameroun. Notre analyse démontre que depuis la fondation de la chefferie Fongo-Ndeng, les ancêtres ont mis sur pied un système de solidarité appelé entraide qui se voit tant dans le domaine social que dans le domaine économique. En effet, de générations en générations, les Fongo-Ndeng ont perpétré cette pratique de l’entraide qui varie selon les époques afin que la réussite d’un individu ou le développement du village soit une préoccupation collective. C’est ainsi qu’à l’époque précoloniale on parle des travaux collectifs, tandis qu’à la période coloniale l’entraide se voit à travers la protection mutuelle entre les populations et leur chef et enfin à la période postcoloniale on a les comités de développement. Toutefois, on remarque que pendant ces trois époques deux formes d’entraide étaient présentes bien qu’avec des particularités spécifiques à chaque époque : il s’agit des tontines et des associations culturelles. En somme, ce travail démontre que toutes ces formes d’entraide ont eu des impacts remarquables sur le développement du groupement Fongo-Ndeng et ce dans tous les domaines. C’est dire que les Fongo-Ndeng ont un esprit de solidarité qui les pousse à toujours se soucier de l’évolution du village et de ses ressortissants.