Caractérisation des systèmes de production impliquant l’hévéa dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire : Etude des performances agro-économiques de l’association permanente hévéa (Hevea brasiliensis Muell. Arg.) – caféier (Coffea canephora Pierre ex. Froehner).

Abstract

L’économie de la Côte d’Ivoire repose sur l’agriculture dominée par le binôme café-cacao. Cette agriculture s’est traduite par la chute de la production du café dans les années 80. La diversification qui a induit de nouvelles spéculations comme l’hévéa, devient salvatrice. Cependant, l’évolution de l’hévéa dans l’Ouest de notre pays qui est une zone caféière déjà confrontée à une saturation foncière peut y bouleverser la dynamique des systèmes de production et conduire souvent à des phénomènes de substitutions. La présente étude se veut de proposer une solution à la concurrence qui pourrait opposer l’hévéa au caféier. L’objectif de l’étude est de déterminer une association hévéa-caféier performante pour une utilisation optimale de l’espace agraire. Cette étude a été réalisée à travers une enquête afin de diagnostiquer la place de l’hévéa dans les systèmes de production de l’Ouest de la Côte d’Ivoire et une expérimentation en vue d’évaluer les performances agro-économiques des traitements. Il est ressorti des enquêtes que les hévéaculteurs sont majoritairement des autochtones de sexe masculin et relativement âgés. Le précédent cultural dominant est le caféier (45,63 p.c.). L’hévéaculture occupe 46 p.c. des surfaces emblavées avec un système de culture majoré par les associations (67,87p.c.). Ces associations sont faites principalement avec le vivrier (86,83 p.c.). Les parcelles d’hévéa, de petite taille, (2,41 ha) sont plantées en mélange clonal dominé par le clone GT 1. Le pourridié des racines causé par le genre Fomes, est la maladie connue des hévéaculteurs. Les contraintes majeures liées à l’hévéaculture sont la baisse du prix et la mévente du caoutchouc, la pression foncière et le déficit d’encadrement. Concernant les performances agronomiques de l’association, les caféiers associés à des doubles lignes d’hévéa espacées de 33 m produisent autant à l’hectare que ceux en culture pure. Cette production continue après le recepage des caféiers. Au niveau des traitements avec les caféiers associés à des doubles lignes d’hévéa distantes de 16 m et 11 m la production est significativement plus faible et devient nulle après 5 ans (après le recepage). Pour ce qui concerne l’hévéa, le traitement 1 a les plus gros troncs, la production à l’arbre la plus importante et la plus faible production à l’hectare. Ce traitement est le plus rentable avec un LER de 1,32 et une marge brute de 4 942 998 FCFA.