Locus de contrôle et vécu de l’épilepsie : une étude de cas auprès des patients épileptiques de l’hôpital central de Yaoundé – Cameroun

Abstract

Le présent mémoire a pour titre : « Locus de contrôle et vécu de l’épilepsie : une étude de cas auprès des patients épileptiques de l’hôpital central de Yaoundé-Cameroun ». Il traite de l’influence de la perception de l’origine de l’épilepsie sur son vécu. La démarche de cette étude consiste à répondre à la question suivante : « Comment le locus de contrôle influe-t-il sur le vécu de l’épilepsie chez un patient nouvellement diagnostiqué ? » Nous avons choisi comme grille de lecture la théorie du locus de contrôle (LOC) de Rotter qui désigne la croyance selon laquelle les événements dépendent de soi et dont le sujet perçoit une relation de causalité entre ses actions et le comportement qui en découle (lieu de contrôle interne) ou le sujet attribue son sort à des facteurs extérieurs sur lesquels il n’a que peu ou pas de contrôle (locus de contrôle externe). Nous avons ainsi établi hypothèse selon laquelle : « Le locus de contrôle influe négativement et positivement le vécu de l’épilepsie chez un patient nouvellement diagnostiqué ». Ainsi, cette hypothèse générale a été décomposée en quatre hypothèses de recherche. Pour vérifier ces hypothèses, nous avons collecté les données auprès de trois patients épileptiques à l’aide de l’entretien semi directif. Les données collectées ont été analysées grâce à la technique d’analyse de contenu qualitative. Les résultats auxquels nous sommes parvenus sont les suivants : HR1 : le locus de contrôle externe a une influence négative sur le vécu de l’épilepsie chez un patient nouvellement diagnostiqué, car les sujets qui sont sous son influence font face à des angoisses et souffrance psychologique, à l’incertitude quant au présent et à l’avenir. HR2 : le locus de contrôle externe a une influence positive sur le vécu de l’épilepsie chez un patient nouvellement diagnostiqué, en ce sens où les sujets qui sont sous sa dominance ont une détermination à atteindre leurs buts, ils ont une confiance par rapport à l’avenir et recherchent activement et sans relâche les solutions de sortie de crise, c'est-à-dire la guérison. HR3 : le locus de contrôle interne influence négativement le vécu de l’épilepsie chez un patient nouvellement diagnostiqué, dans la mesure où les cas qui sont sous son influence ressentent la tristesse, la solitude qui aggrave leur état de santé, l’incertitude par rapport au présent et au futur, la sensation de regret, la phobie sociale engendrée par la peur de la survenue d’une crise sous le jugement d’autrui, la perte de l’élan vital qui conduit tout droit à la dépression. HR4 : le locus de contrôle interne influence positivement le vécu de l’épilepsie chez un patient nouvellement diagnostiqué, parce que face à la maladie épileptique, les patients essaient eux même de mettre sur pied des mécanismes et des stratégies devant les aider à gérer leur maladie, comme le retrait de leurs activités principales, le changement de religion, l’engagement dans les groupes de prières, la consultation des spécialistes. Ces résultats confirment ainsi nos hypothèses de recherche. Il serait ainsi souhaitable de soigner les perceptions des patients épileptiques par les meilleurs politiques de sensibilisation, d’encourager le soutien familial et social des patients épileptiques.