Logiques de l’acteur social et construction du soi professionnel chez la femme du CPFF de Yaoundé V

Abstract

Cette étude questionne les logiques d’actions de la femme comme actrice sociale ayant fait l’objet d’une formation au Centre de promotion de la femme et de la famille. Ce Centre, selon ses missions et à travers ses actions de formation contribue à l’autonomisation de la femme à travers son programme de prise en charge et d’accompagnement socioprofessionnel. Les nombreuses femmes qui y sont accueillies, sont des femmes vulnérables, victimes d’abandon, de mépris et de violences de tout ordre qui possèdent un niveau d’instruction élémentaire sans aucune carrière professionnelle préétablie. Du fait de cette position d’infériorité sociale, matrimoniale, et professionnelle, elles sont en pleine situation de construction de leur identité sociale, à la recherche des possibilités et des techniques d’intégration sur le plan social et professionnel. Pour ce faire, les démarches et les trajectoires qu’elles adoptent s’inscrivent dans des logiques nuancées entre socialisation, rationalité et subjectivité. L’objectif de cette étude est de rendre compte du sentiment d’efficacité personnel que les femmes expriment au delà, de la logique de la promotion sociale. Pour atteindre cet objectif, l’étude s’est adressée à un échantillon restreint de 14 femmes, que nous avons obtenu en appliquant la technique d’échantillonnage typique. Les données collectées à travers les entretiens directifs et traitées, laissent apparaitre que les sujets de l’étude sont très peu engagés à leur autodétermination. Elles développent de plus en plus la logique de providence « la chance », au lieu de faire prévaloir les acquis de formation. Toutefois, on peut identifier trois catégories de sujets selon le type de soi mis en exergue : les sujets présentant un soi assigné ou conforme à la logique de providence, les sujets engagés, les sujets authentiques au regard de leur prise d’initiative mettant en exergue la logique de subjectivation.