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Veuillez utiliser cette adresse pour citer ce document : https://hdl.handle.net/20.500.12177/7695
Titre: Activités antispasmodiques, anti diarrhéiques et antimicrobiennes de l’extrait aqueux des écorces du tronc de Pittosporum mannii Hook. f.(Pittosporaceae)
Auteur(s): Njiaza, Joseph
Directeur(s): Dimo, Théophile
Kamtchouing, Pierre
Mots-clés: Pittosporum mannii
Duodénum
Activité contractile
Rat
Diarrhée
Activité antimicrobienne
Date de publication: 2018
Editeur: Université de Yaoundé I
Résumé: La diarrhée, une affection gastro-intestinale courante, est l’une des plus importantes causes de la morbidité et de la mortalité particulièrement chez les enfants et les populations de faible niveau socio-économique dans les pays en développement. Dans la prise en charge de la diarrhée, les populations font souvent recours à des pratiques traditionnelles telles que l’utilisation empirique de plantes médicinales. Pittosporum mannii Hook. f. (P. mannii) est largement utilisé dans la médicine traditionnelle pour le traitement de diverses affections dont la diarrhée. La présente étude avait pour but d’évaluer les activités antispasmodiques, anti diarrhéiques et antimicrobiennes de l’extrait aqueux des écorces du tronc de P. mannii. Des concentrations croissantes uniques (0,01; 0,02; 0,04; 0,08 et 0,16 mg/mL) ou cumulées (0,005-0,08 mg/mL) de l’extrait aqueux de P. mannii ont été évaluées in vitro sur l’activité contractile spontanée du duodénum isolé de rat, en présence ou non de quelques antagonistes standard, ainsi que sur les contractions induites avec quelques agents spasmogènes (carbachol, histamine, KCl, CaCl2 et BaCl2). Différentes concentrations de l’extrait (1,25-20 mg/mL) ont été évaluées in vitro sur la croissance de quelques souches de bactéries (Escherichia coli entéropathogène, Salmonella typhi, Shigella dysenteriae, Shigella flexneri, Staphylococcus aureus) et de champignons (Candida albicans) responsables des diarrhées Infectieuses chez l’homme. Différentes doses de l’extrait (60, 120, 240, 480 et 720 mg/kg) Administrées par voie orale, ont été évaluées in vivo sur l’élimination des selles, le transit intestinal et la diarrhée induite avec l’huile de ricin chez la souris ou le rat. Le profil toxicologique de cet extrait de plante a été évalué chez le rat en administration unique puis répétée, et les analyses biochimiques, hématologiques et histologiques ont été effectuées. L'extrait aqueux de P. mannii aux faibles concentrations uniques (0,01-0,08 mg/mL) ou cumulatives (0,005 à 0,08 mg/mL), a induit une diminution significative du tonus de base et de l'amplitude des contractions spontanées du duodénum de rat, avec une EC50 de 0,01977 et de 0,01847 mg/mL, respectivement. Les concentrations élevées (≥ 0,08 mg/mL) ont induit une action biphasique se traduisant par une relaxation suivie d’une élévation transitoire du tonus de base des contractions. L'atropine (1 μM), la prométhazine (0,5 ou 1 μg/mL), la phentolamine (1 μM) ou la combinaison prazosine/yohimbine (1/1μM), le glibenclamide (10 μM), l’indométacine (3 μM) ou l'acide éthylènediamine tétraacétique (EDTA, 0,5 mM) n'ont pas modifié significativement l’activité de l’extrait sur les contractions spontanées de l’intestin. Le propranolol (1 μM), la NG nitro L-arginine méthyl ester (L-NAME 5×10⎯4 M), le bleu de méthylène (10⎯5 M), le tétraéthylammonium (TEA 1 ou 10 mM), la quinine (20 μM) et le vérapamil (0,05 ou 0,1 μM) ont inhibé significativement la baisse du tonus des contractions spontanées provoquée par l’extrait à faibles concentrations. L’extrait aqueux de P.mannii a inhibé de manière significative la contraction induite par le carbachol, l’histamine (10⎯9-Xxiv 5×10⎯4 M), le KCl (20 mM, 50 mM ou 1-60 mM) ou le BaCl2 (10⎯5-5×10⎯2 M) en milieu physiologique normal, et la contraction induite par le CaCl2 (10⎯5-2×10⎯2 M) en milieu sans Ca2+additionné ou non de l’EDTA. L’extrait aqueux de P. mannii n’a pas affecté significativement l’élimination des fèces et la propulsion intestinale normales chez la souris. Les doses de 240, 480 et 720 mg/kg ont inhibé de manière significative le transit intestinal stimulé avec l’huile de ricin chez les souris et la diarrhée induite avec l’huile de ricin chez le rat; cet effet a été partiellement antagonisé par le naloxone (0,5 mg/kg). Ces résultats suggèrent que l’extrait aqueux des écorces du tronc de P. mannii possèderait, à faibles concentrations, des propriétés antispasmodiques et spasmolytiques médiées par divers mécanismes incluant une activation des récepteurs β-adrénergiques, une augmentation de la production du monoxyde d’azote, une activation des canaux K+ des myocytes (probablement les canaux K+ à large conductance activés par le Ca2+ (BKCa)) ou un blocage des canaux Ca2+ voltage-dépendants de type L. L’extrait de P. mannii pourrait également influencer les flux de Ca2+ à partir du compartiment intracellulaire ou les mécanismes de sensibilisation de l’appareil contractile pour provoquer la relaxation. Cet extrait de plante possède également une action anticholinergique et antihistaminique qui pourrait contribuer à la relaxation. La réponse contracturante induite par l’extrait de P. mannii pourrait également impliquer des canaux potassiques et des canaux Ca2+ voltage-dépendants. Les études in vivo ont montré que l'extrait aqueux de P. mannii exerce une faible inhibition sur la motilité intestinale normale, et inhibe fortement la motilité augmentée et les sécrétions intestinales, justifiant ainsi son activité anti diarrhéique. Cette activité anti diarrhéique (antispasmodique et/ou anti sécrétoire) résulterait, au moins en partie, de l’activation des récepteurs opioïdes dans le tractus gastro-intestinal. Aux concentrations de 1,25 à 20 mg/mL, l’extrait aqueux de P. mannii a inhibé in vitro la croissance de Escherichia coli entéropathogène, Salmonella typhi, Shigella dysenteriae et Candida albicans; cette activité antimicrobienne serait bénéfique pour les effets anti diarrhéiques de cette plante. Les résultats de cette étude montrent que l’extrait aqueux de P. mannii possède des propriétés antispasmodiques, anti diarrhéiques et antimicrobiennes, justifiant ainsi l’utilisation empirique de P.mannii en médicine traditionnelle pour le traitement de la diarrhée. La dose létale 50 (DL50) supérieure à 5000 mg/kg suggère que l’extrait serait relativement non toxique en administration aiguë. En administration subaiguë, l’extrait serait doté d’une faible toxicité qui s’est traduite entre autre par des légeres modifications de quelques paramètres hématologiques et biochimiques, des inflammations et une congestion vasculaire. Cet extrait de plante doit être utilisé en traitement subchronique avec prudence compte tenu des altérations biochimiques et histologiques observées.
Pagination / Nombre de pages: 238
URI/URL: https://hdl.handle.net/20.500.12177/7695
Collection(s) :Thèses soutenues

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