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Veuillez utiliser cette adresse pour citer ce document : https://hdl.handle.net/20.500.12177/7782
Titre: Biodiversité zooplanctonique et viabilité d’une pisciculture à faible niveau d’intrants dans le Département du Mfoundi (Région du Centre, Cameroun)
Auteur(s): Dakwem, Jeannette Prudence
Directeur(s): Njine, Thomas
Zebaze Togouet, Serge Hubert
Mots-clés: Etang de pisciculture
Physico–chimie
Chlorophylle a
Zooplancton
Phase de démarrage
Cycle complet de l’élevage
Yaoundé
Date de publication: 2020
Editeur: Université de Yaoundé I
Résumé: L’intensification et la diversification des systèmes de production animale sont une approche de solution au problème de malnutrition due à une carence en protéines animales dans l’alimentation. Dans le souci de proposer une stratégie de gestion rationnelle et durable des étangs de pisciculture semiintensive dans la région écologique de Yaoundé, une étude a été menée à Ekoumdoum en deux phases : la première, dite exploratoire, s’est déroulée de mars à novembre 2012 dans trois étangs-paysans dénommés E1, E2 et E3. La deuxième, dite expérimentale, s’est réalisée de mars à novembre 2014 dans un étang suivi dénommé ET qui a bénéficié d’une attention particulière pendant les trois premiers mois d’élevage. La polyculture de Clarias gariepinus et Oreochromis niloticus a été préconisée. L’échantillonnage a été effectué de la mise en eau à la pêche (période de grossissement des poissons), à une fréquence hebdomadaire les trois premiers mois d’élevage, et à une fréquence mensuelle le reste de temps. Les paramètres physico-chimiques de l’eau considérés et la chlorophylle a ont été analysés suivant les méthodes standards. La richesse spécifique, l’abondance et la biomasse du zooplancton récolté ont été évaluées suivant les méthodes classiques. Le contenu stomacal des poissons a été identifié au terme de la phase de démarrage à l’aide d’une loupe binoculaire, et les poissons récoltés à la fin de l’élevage ont été pesés à l’aide d’une balance Roberval. Un rendement économique a été évalué en prenant en compte les prix actuels des intrants et des extrants sur le marché dans la zone d’étude. Au cours de cette étude, les paramètres physico-chimiques ont varié significativement entre les différents étangs pendant les deux cycles d’élevage. Les valeurs de température et de la profondeur de disparition du disque de Secchi enregistrées ont fluctué respectivement entre 22 - 27°C et entre 12-45 cm dans les étangs-paysans, entre 24,4-28°C et entre 12-35 cm dans l’étang ET. De même, les valeurs de la dureté calcique ont varié de 2 à 18 mg/L dans les étangs-paysans et de 6 à 32,2 dans ET. Il en est de même pour l’alcalinité et le pH. Les eaux de ces étangs sont particulièrement riches enorthophosphates et en azote ammoniacal avec des teneurs moyennes supérieures à 1mg/L quelle que soit la phase d’étude. Dans l’ensemble, ET a été le plan d’eau le plus riche en éléments nutritifs, le plus chaud, le plus alcalin, le plus dur et le moins transparent, ce qui est favorable à la croissance et à la santé des poissons qui y sont cultivés. Les teneurs des eaux en chlorophylle a sont restées pour la plupart de temps très élevées dans les étangs-paysans (en moyenne 165 ± 5 µg/L pendant le démarrage et 330 ± 12 µg/L durant le cycle complet) par rapport à l’étang témoin (40 ± 2 µg/L pendant le démarrage et 50 ± 1,5 µg/L pendant le cycle complet). Le nombre d’espèces de zooplancton récoltées était plus élevé dans les étangs-paysans (32 et 42 espèces contre 29 et 34 espèces dans l’étang témoin ET respectivement à la phase de démarrage pendant le cycle complet). Dans l’ensemble, la communauté de zooplancton récolté était constituée de 83% de Rotifères, 10% de Cladocères et 7% de Copépodes. Au cours de cette étude, 37317 individus, et 22514 individus au total ont été dénombrés respectivement pendant la phase de démarrage et le cycle complet de l’élevage. Ils proviennent pour 66,5% de l’étang témoin (ET) et pour 33,5% des étangs paysans. De même, les biomasses totales de 184332,5 mgC/L et 110867,4 mgC/L ont été respectivement enregistrées au démarrage et au cycle complet de l’élevage. L’étang témoin ET a présenté respectivement 92% et 90% de cette biomasse totale. Aussi, ET a présenté de fortes biomasses des Rotifères (Asplanchna brigthwelli, Brachionus calyciflorus et Brachionus angularis) et du Cladocère Moina micrura alors que les étangs paysans ont présenté une forte biomasse du Copépode Mesocyclops salinus. Au terme de la phase de démarrage dans l’étang ET, le contenu stomacal de Oreochromis niloticus pesant moins de 30g est constitué à 99,6% du phytoplancton et du zooplancton. Ce poisson à plus de 30 g s’intéresse aussi aux macroinvertébrés benthiques (19,4%) et à la vase du fond de l’étang. La croissance spécifique de Oreochromis niloticus a été de 1,14 g/j dans l’étang ET et d’au plus 0,54 g/j dans les étangs paysans. Celle de Clarias gariepinus a été de 2,04 g/j dans l’étang ET et d’au plus 1,5 g/j dans les étangs-paysans. Les performances d’élevage les plus élevées sont enregistrées dans l’étang ET pour les deux espèces de poissons (le gain de biomasse a été de 24 kg pour le tilapia et 81 kg pour le silure par are et le taux de survie de 61% pour le tilapia et 40% pour le silure), et les plus faibles dans l’étang E3 (le gain de biomasse a été de 4,9 kg de tilapia et 17,73 kg de silure par are et le taux de survie de 14,5% pour le tilapia et 9,5% pour le silure). Pour les performances agro-économiques, l’étang ET a été le plus productif avec un taux de rentabilité de 63,1%, et l’étang E3 fait 3% de perte. Le suivi particulier accordé à l’étang ET à la phase de démarrage serait responsable de cette différence de performance de l’ichtyofaune. Au regard des résultats obtenus, les étangs-paysans sont oligomésotrophes à mésotrophes alors que l’étang-témoin est eutrophe, et les valeurs de l’alcalinité, du pH et de la dureté calcique y sont favorables à l’épanouissement et à la santé des poissons cultivés et donc, responsables des performances d’élevage enregistrées dans l’étang ET. Fort de cette analyse, l’attention particulière (renouvellement progressif de l’eau et amendement calcique à la demande, contrôle permanent de la dureté et de la transparence de l’eau) accordée à l’étang ET à la phase de démarrage a impacté positivement sur la productivité dudit étang.
Pagination / Nombre de pages: 234
URI/URL: https://hdl.handle.net/20.500.12177/7782
Collection(s) :Thèses soutenues

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