Taxonomie et écologie des psylles (Hemiptera : Psylloidea) inféodés aux plantes du plateau de l’Adamaoua-Cameroun

Abstract

Des prospections menées dans différentes localités de la Région de l’Adamaoua Cameroun d’avril 2011 à juillet 2015 ont permis de collecter des psylles adultes à l’aide du filet entomologique et de l’aspirateur à bouche et de les conserver dans une solution d’éthanol à 70%. L’étude taxonomique de ces psylles a permis d’identifier 33 espèces dont 28 probablement nouvelles pour la science appartiennent à 15 genres et 6 familles. La famille des Triozidae comprend un seul genre, Pauropsylla avec 8 espèces : Pauropsylla sp.1, Pauropsylla sp.2 et Pauropsylla sp.3, psylles de Ficus sycomorus (Moraceae), Pauropsylla sp.4, Pauropsylla sp.5 et Pauropsylla sp.6, psylles de Ficus vallis, Pauropsylla trichaeta, psylle de Ficus sur, Pauropsylla sp.7, psylle de Vittelaria paradoxa (Sapotaceae). Les 6 premières espèces ainsi que la 7e sont nouvelles pour la science et Pauropsylla trichaeta a été redécrite. Ces espèces provoquent des galles sur la face supérieure des feuilles entraînant le boursouflage. La famille des Homotomidae comprend une sous-famille, celle des Macrohomotominae, avec 1 genre et 2 espèces : Pseudoeriopsylla sp.1, psylle de Ficus glumosa, Pseudoeriopsylla sp.2, psylle de Ficus trichopoda. Pseudoeriopsylla sp.2 provoque la formation de petites galles sur la face supérieure des feuilles. La famille des Aphalaridae comprend une sous-famille, celle des Spondyliaspidinae, avec 1 genre et 1 espèce connue : Blastopsylla occidentalis, psylle de Eucalyptus camaldulensis (Myrtaceae). Cette espèce provoque la formation de petites taches rondesjaunes sur la face supérieure des feuilles. La famille des Psyllidae comprend trois sous-familles. La sous-famille des Aphalaroidinae comprend 1 genre et 5 espèces toutes nouvelles : Yangus sp.1, psylle de Albizia adianthifolia (Fabaceae), Yangus sp.2, psylle de Albizia zygia, Yangus sp.3, psylle de Albizia julibrissin, Yangus sp.4, psylle de Parkia biglobosa (Fabaceae), Yangus sp.5, psylle de Albizia chevalieri. La sous-famille des Ciriacreminae comprend 1 genre et une espèce connue : Heteropsylla cubana, psylle de Leucaena glauca (Fabaceae). La sous-famille des Psyllinae comprend 5 genres dont 3 nouveaux et 8 espèces : Palaeolindbergiella sp., psylle de Gardenia erubescens (Rubiaceae), Psylla sp.1, psylle de Pterocarpus lucens (Fabaceae), Psylla sp.2, psylle de Berlinia doka (Fabaceae), Psylla sp.3, psylle de Entada abyssinica (Fabaceae). Les psylles de la famille des Psyllidae sont inféodés aux Combretaceae, Fabaceae et Rubiaceae. Ces espèces provoquent la formation des galles sur la face supérieure des feuilles, le jaunissement des feuilles pouvant entraîner leur nécrose, la distorsion des feuilles, etc. La famille des Phacopteronidae comprend 1 genre et 1 espèce qui serait nouvelle : Pseudophacopteron sp., psylle de Khaya senegalensis (Meliaceae). Cette espèce provoque la formation de galles ainsi que de boursouflures sur les deux faces des jeunes feuilles. La famille des Liviidae comprend 2 sous-familles. La sous-famille des Euphyllurinae comprend 1 genre et 3 espèces qui seraient nouvelles: Diaphorina sp.1, psylle de Maytenus senegalensis (Celastraceae), Diaphorina sp.2, psylle de Strychnos spinosa (Loganiaceae) et Diaphorina sp.3, psylle de Strychnos innocua. La sous-famille des Liviinae comprend 3 genres et 4 nouvelles espèces : Paurocephala sp., psylle de Psorospermum febrifugum (Hypericaceae), Diclidophlebia andjigae sp.n., psylle de Grewia venusta (Tilliaceae), Syntomoza sp.1 et Syntomoza sp.2, psylles de Flacourtia indica (Flacourtiaceae). Les psylles de la famille des Liviidae sont inféodés aux Celastraceae, Flacourtiaceae, Hypericaceae, Loganiaceae et Tilliaceae. Ces espèces provoquent l’enroulement des feuilles, la décoloration et la nécrose des feuilles, la distorsion des bourgeons terminaux et feuilles. L’étude taxonomique de tous les psylles collectés dans l’Adamaoua a permis de décrire 33 espèces appartenant à 15 genres. 28 espèces sont décrites pour la première fois au Cameroun et seraient probablement des nouvelles espèces. L’étude faunistique a révélé que les périodes de pullulation des espèces de psylles dépendent de la phénologie des plantes hôtes ; ces dernières constituent les sources de nourriture et d’abris pour les psylles. La variation numérique des psylles n’est pas corrélée pour la majorité des espèces avec les facteurs climatiques (précipitations et température). Toutefois, pour les espèces présentes sur Ficus sycomorus, Strychnos spinosa et Psorospermum febrifugum, il existe une corrélation significative entre l’abondance des psylles et les facteurs climatiques (précipitations et température). Deux espèces ont été fréquemment récoltées avec des effectifs les plus représentatifs : Pauropsylla trichaeta, psylle de Ficus sur 24/24 mois avec 9,86% de l’effectif total et les espèces Pauropsylla sp.1, sp.2 et sp.3, psylles de Ficus sycomorus 23/24 mois avec 11,44%.