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https://hdl.handle.net/20.500.12177/7807
Titre: | Infection rubéolique chez les femmes enceintes à Yaoundé, Cameroun: statut sérologique et détection du génome viral. |
Auteur(s): | Makemgue, Louise Stéphanie |
Directeur(s): | Tchuem Tchunte, Louis-Albert |
Mots-clés: | Rubéole Femmes enceintes SRC Statut immunitaire Avidité Primo-infection RV-IgG RV-IgM |
Date de publication: | 2018 |
Editeur: | Université de Yaoundé I |
Résumé: | La rubéole est une infection qui peut avoir des conséquences redoutables pour le fœtus connues sous le nom de Syndrome de la Rubéole Congénitale (SRC). Pendant la grossesse, le dépistage des anticorps rubéoliques a pour but d’une part de déterminer le statut immunitaire de la patiente, d’autre part de faire, le cas échéant le diagnostic d’une primo-infection rubéolique. Au Cameroun, la rubéole n’est pas documentée et la maladie représente toujours un fardeau pour les enfants nés de mères infectées. L’objectif de ce travail est de déterminer le statut immunitaire des femmes enceintes vis-à-vis de la rubéole et d’évaluer l’incidence de la rubéole gravidique. L’étude s’est déroulée du 1er Juillet 2012 au 30 décembre 2016, dans deux centres hospitaliers de la ville de Yaoundé notamment au Dispensaire Catholique de Nkol-Eton et à la clinique la Passerelle d’OyomAbang. Après approbation du Comité National d’Ethique, 552 femmes enceintes ont été prélevées. Après centrifugation du sang, les sérums ont été aliquotés et conservés à -200C puis à -800C. La détermination des RV-IgG et RV-IgM a été effectuée sur «Architect system ci4100» grâce à la technique immunoenzymatique microparticulaire automatisée. La recherche des RV-IgG a également été réalisée par la technique immunoenzymatique en microplaque sur Siemens Enzygnost. Les cas équivoques en RV-IgG ont été confirmés grâce au test immunoblot. La mesure de l’avidité a été réalisée par la technique immunoenzymatique en microplaque sur Siemens Enzygnost. La détection du génome viral a été effectuée par PCR en temps réel (RT-PCR). Les données ont été analysées grâce aux différentes procédures des logiciels Excel et SAS. Les caractéristiques cliniques et les antécédents obstétricaux ont révélé que 372 (67,39%) patientes étaient multipares et 180 (32,61%) primipares (P<0,0001) ; 137 (24,8%) avaient eu des antécédents d’avortements spontanés comparées à 415 (78,2%) qui n’en avaient jamais eu (P<0,0001) ; 343 (62,1%) avaient 1 à 3 enfants vivants et 180 (32,6) n’avaient aucun enfant vivant (P<0,0001). La fièvre a été observée chez 104 (18,8%) patientes, l’éruption maculopapuleuse chez 161 (29,2%) et les deux symptômes chez 48 (8,7%) (p>0,05). L’on a observé une différence statistiquement significative entre les patientes vivant en zone urbaine (84,24%) et celles vivant dans d’autres zones (p<0,0001). A l’aide de la technique immunoenzymatique microparticulaire automatisée, la proportion des femmes séropositives en RV-IgG, a été de 91,30% (504/552) et celle des femmes ayant un résultat équivoque de 4,17% (23/552) (p<0,0001). A l’aide de la technique immunoenzymatique en microplaque, ces proportions ont été respectivement de 91,67% (507/552) et de 3,98% (22/552) (p<0,0001). Le test de confirmation d’immunoblot a révélé au total la présence des RV-IgG dans le sérum de 538 (97,46%) patientes. Le taux de séropositivité aux RVIgG a été plus élevé chez les patientes âgées de 20 à 28 ans (54,71%) comparé à celui des autres tranches d’âge (p=0,02). Le taux si élevé de séropositivité serait dû à une circulation continue et à l’endémicité de la rubéole au Cameroun. Des 137 patientes qui avaient eu des avortements spontanés, 135 (98,54%) ont été positives aux RV-IgG (P<0,0001). Les avortements spontanés seraient la résultante de l’infection à la rubéole. Le taux de séropositivité aux RV-IgG a été plus élevé (82,07%), chez les patientes vivant en zone urbaine que chez celles vivant en banlieue (14,67%) et en zone rurale (0,72%) (p=0,94). Cette forte séropositivité en zone urbaine pourrait être due à la forte densité des populations dans cette zone favorisant ainsi une grande aisance dans la propagation dudit virus. Notre étude a révélé que 97,46 % des patientes ont été immunisées contre la rubéole et 2,54%% ont été non immunisées (P<0,0001). Toutes les patientes ayant déclaré n’avoir pas été vaccinées, cette immunité serait d’origine naturelle. La recherche des RV-IgM a révélé la présence de ces anticorps chez 11 (2%) patientes (P<0,0001). Ce qui indique possiblement une primo-infection récente représentant pour les bébés de ces patientes un grand risque d’embryofoetopathie. Les femmes multipares ont été les plus positives en RV-IgM avec un pourcentage de 72,73%. L’incidence de la rubéole en cours de grossesse et par conséquent le risque de survenue d’un éventuel SRC a été de 45,4% dans notre étude (P<0,0001). La mesure de l’avidité a montré que 14,3% des femmes ont présenté un indice d’Avidité (IA) < à 50%, 14,3% un IA compris entre 50 à 70 % et 71,4% un IA compris entre 70 et 90%. En plus, cette étude a révélé 4 (19%) cas de faibles avidités correspondant à des cas de primo-infections. Des cas de faibles avidités à des âges gestationnels de 25 SA et de 14 SA ont correspondu à des risques de transmission équivalents à 25 et à 70% respectivement. Des 152 patientes prélevées en deux reprises, 3(1,97%) cas cliniques ont correspondu à une augmentation significative des titres d’anticorps (p>0,05) synonymes d’une séroconversion. La détection du génome viral par PCR a révélé que, des 37 sérums testés à la PCR, 8 (21,62%) ont été positifs. Le virus était probablement présent dans le sérum de ces dernières lors du prélèvement témoignant ainsi d’une infection récente avec conséquences graves pour le fœtus. La forte positivité en RV-IgG en l’absence d’un programme vaccinal témoigne d’une circulation continue des souches du virus de la rubéole au Cameroun. Ce travail a montré l’efficacité de l’avidité dans le diagnostic rubéolique prénatal au Cameroun. Les cas de faible avidité et/ou de primo-infections observés ont permis de révéler des précisions sur le fardeau que représente le SRC chez le fœtus. Par conséquent, le programme élargi de vaccination devrait intégrer ce vaccin dans son programme pour une couverture maximale. |
Pagination / Nombre de pages: | 134 |
URI/URL: | https://hdl.handle.net/20.500.12177/7807 |
Collection(s) : | Thèses soutenues |
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