DICAMES logo

Veuillez utiliser cette adresse pour citer ce document : https://hdl.handle.net/20.500.12177/7858
Titre: Epidémiologie des protozoaires, helminthes et mycètes intestinaux chez les personnes vivant avec le VIH dans trois départements de la Région du Centre
Auteur(s): Jupsa Mbiandou, Stéphanie
Directeur(s): Njiokou, Flobert
Mots-clés: Parasites intestinaux
Infection à VIH
Prévalence
Densité des formes infestantes
Upec
Cameroun
Date de publication: 2020
Editeur: Université de Yaoundé I
Résumé: La dépression du système immunitaire causée par le VIH favorise la survenue des infections opportunistes parmi lesquelles des parasitoses intestinales qui sont responsables des troubles digestifs chroniques et sévères. L’Afrique subsaharienne se heurte à des difficultés économiques et au problème d’assainissement de l’environnement ; toutefois les soins administrés aux personnes infectées par le VIH dans les différentes Unités de Prise en Charge (UPEC) contribueraient à une réduction des fréquences de ces infections intestinales. Dans cette étude, nous avons comparé les prévalences de ces parasites chez les sujets infectés par le VIH (VIH+) et les séronégatifs (VIH-) enrôlés dans quelques UPEC dans la région du Centre du Cameroun. Les échantillons de selles ont été prélevés chez 528 personnes, dont 283 sujets séropositifs VIH et 245 sujets séronégatifs. La collecte a été effectuée de juillet 2013 à septembre 2015 dans les centres hospitaliers notamment au Centre Hospitalier Universitaire de Yaoundé, à l’Hôpital Central de Yaoundé, à l’Hôpital de District de Ntui et à l’Hôpital de District d’Akonolinga. Les informations sur les participants concernant le statut VIH, les signes cliniques, les paramètres socio-démographiques ont été obtenues grâce aux carnets médicaux et à une interview. Les échantillons de selles ont été examinés au moyen des examens directs complémentaires. Au total, 128 (24,2%) participants ont présenté une infection par des protozoaires, 9 (1,7%) personnes par des vers intestinaux et 187 (35,4%) autres par des levures. Les fréquences des parasites au sens strict (protozoaires et helminthes) ont été de 27,9% chez les sujets séropositifs VIH et 22,4% chez les séronégatifs, bien que nous n’ayons pas observé de différence significative (P = 0,1502). Quant aux infections par des levures, les taux ont été respectivement de 29,0% et 42,9% chez les sujets VIH+ et VIH-, soit une différence significative (P = 0,0009). Onze taxa de parasites ont été mis en évidence, 06 d’entre eux ont été trouvés à la fois chez les sujets VIH+ et les séronégatifs ; tandis que quelques espèces d’amibes, de flagellés et de coccidies n’ont été trouvées que dans une modalité sérologique. Cryptosporidium sp. et Entamoeba histolytica / dispar ont été significativement plus fréquents chez les sujets VIH positifs (P < 0,0455), par contre Trichomonas intestinalis, Entamoeba coli et des levures ont été plus observés chez les sujets séronégatifs (P < 0,0210). Les spores de microsporidies et les larves de Strongyloides n’ont pas été révélées. Concernant les paramètres socio-démographiques en fonction du statut VIH, les taux de parasitisme (protozoaires et helminthes) ont été significativement plus élevés chez les sujets VIH+ vivant en milieux semi-urbain et rural, chez ceux âgés de plus de 45 ans et chez les individus au chômage que chez leurs homologues séronégatifs (P < 0,0241). Par contre, les personnes séronégatives ont été plus parasitées en milieu urbain, et dans la tranche d’âge 29 à 45 ans que les séropositives VIH (P < 0,0418). Les fréquences des levures n’ont pas varié significativement suivant le statut VIH dans un type de milieu ; cependant elles ont été plus observées chez les femmes séronégatives comparées aux séropositives VIH, chez les individus séronégatifs de la tranche d’âge 29 à 45 ans, ceux ayant passé moins de 25 ans dans le lieu de résidence, et aussi chez les travailleurs non agricoles du secteur informel comparés à leurs homologues séropositifs VIH (P < 0,0184). En outre, les densités des formes infestantes de Cryptosporidium sp., Blastocystis sp., Entamoeba histolytica / dispar et Endolimax nana n’ont pas varié significativement suivant le statut sérologique VIH des sujets ; toutefois la densité ovulaire de Ascaris lumbricoides a été plus élevée chez les séronégatifs (P = 0,0205). Chez les sujets VIH positifs, la fréquence de Cryptosporidium sp. a été significativement associée à une diminution du nombre de lymphocytes T CD4 (P = 0,0035) ; les porteurs de ce parasite ont en général eu une numération de CD4 < 500 cellules/mm3. De même, une différence de fréquence a été notée chez les personnes VIH+ infectées par Blastocystis sp., mais contrairement au précédent, Blastocystis sp. a été plus observé chez les sujets VIH+ qui avaient un taux de CD4 ≥ 500 cellules/mm3 (P = 0,0453). De plus, les fréquences les plus élevées de l’infection par des levures ont été notées chez les sujets aux stades cliniques A et C de l’infection à VIH (P = 0,0004). Les espèces Cryptosporidium sp., Isospora belli, Iodamoeba buetschlii ont été aussi significativement mises en évidence chez les sujets VIH+ qui ne prenaient pas de traitement antirétroviral (P < 0,0226). Par ailleurs la densité d’oocystes de Cryptosporidium sp. a été plus élevée chez les individus ayant un taux de CD4 < 500 cellules/mm3 et chez ceux au stade clinique B (P < 0,0001). La densité ovulaire de A. lumbricoides par contre a été plus élevée chez les sujets au stade clinique A (P = 0,0035). Les pourcentages des co-infections parasitaires ont été similaires chez les sujets VIH+ (9,9%) et VIH- (9,8%) ; Blastocystis sp., E. histolytica / dispar et des levures ont été plus observés dans les cas de co-infections. De plus, les fréquences de co-infections ont été significativement associées aux milieux semi-urbain et rural chez les sujets VIH+ (P < 0,0001). En somme, cette étude a révélé que les prévalences des protozoaires et des helminthes intestinaux ont été plus élevées chez les personnes infectées par le VIH des milieux semiurbain et rural, celles âgées de plus de 45 ans, les chômeurs comparés à leurs homologues séronégatifs. La fréquence de levurose a été plus élevée chez les sujets séronégatifs ; toutefois, les sujets VIH+ des stades cliniques A et C ont été plus infectés. Cryptosporidium sp., Entamoeba histolytica / dispar et Blastocystis sp. ont été les parasites les plus trouvés chez les sujets VIH positifs, mais avec des fréquences moins élevées comparées aux études antérieures suggérant ainsi une amélioration des soins.
Pagination / Nombre de pages: 197
URI/URL: https://hdl.handle.net/20.500.12177/7858
Collection(s) :Thèses soutenues

Fichier(s) constituant ce document :
Fichier Description TailleFormat 
ENSET_EBO_BC_21_0296.pdf4.48 MBAdobe PDFMiniature
Voir/Ouvrir


Tous les documents du DICAMES sont protégés par copyright, avec tous droits réservés.