Détection et isolement des constituants chimiques des fruits d’Alchornea cordifolia Schum. & Thonn. Muell. Arg. (Euphorbiaceae) et activités antimicrobiennes des composés isolés

Abstract

La recherche des métabolites secondaires bioactifs à partir des ressources naturelles s’avère parfois fastidieuse en l’absence d’un guide comme la LC-MS pour la détection. C’est dans ce contexte que le présent travail a été d’abord centré sur la détection, puis l'isolement des métabolites secondaires d'Alchornea cordifolia (Euphorbiaceae), et enfin l'évaluation des activités antimicrobiennes de certains composés isolés. À partir de l'extrait au CH2Cl2/MeOH des fruits mûrs d'Achornea cordifolia, nous avons pu détecter et identifier par la technique LC-MS, un certain nombre de composés non encore décrits de la plante. Parmi les composés isolés, deux (02) sont des dérivés nouveaux, dix (10) isolés pour la première fois d'A. cordifolia par des méthodes chromatographiques usuelles telles que la chromatographie sur colonne (CC), la chromatographie sur couche mince (CCM). Les structures de ces composés ont été caractérisées par des techniques spectroscopiques (SM, RMN à 1D et à 2D) et par comparaison avec les données de la littérature. Les deux (02) composés nouveaux dérivant de l’acide alchornoïque sont l’acide deépoxyalchornoïque et le bisalchornoate de glycérol. Dix (10) autres isolés pour la première fois d'A. cordifolia comprennent l’octacosanoate de 2,3-dihydroxypropyle, le 1-tricosanol; le 1-triacontanol, les acides n-hexacosanoïque, n-octacosanoïque, dotriacontanoïque et shikimique, le kaempférol-3-O-galactopyranoside, le lupéol et l’acide bétulinique. Les cinq (05) isolés et précédemment décrits de la plante sont l’acide alchornoïque, le gallate de méthyle, l’acide gallique, la friedéline, l’épifriedélinol, en plus du mélange de β-sitostérol et de stigmastérol. Quatre de ces composés isolés en grande quantité ont été évalués pour leurs activités antimicrobiennes contre six souches bactériennes Gram-positives, parmi lesquelles trois d’Escherichia coli (ATCC 25922, clinique, ATCC 35218), deux de Klebsiella pneumoniae (ATCC 700603, ATCC 13883) et une de Citrobacter braakii (clinique); avec la ciprofloxacine pour le contrôle positif. Les résultats de ces tests ont indiqué une activité inhibitrice significative du gallate de méthyle (DZI = 20⎯25 mm) et de l'acide shikimique (DZI = 12⎯15 mm) sur toutes les souches utilisées. L'acide gallique n’a été actif que sur Citrobacter braakii (DZI = 10 mm) et l’acide deépoxyalchornoïque a inhibé significativement les croissances de Citrobacter braakii (DZI = 20 mm) et d’Escherichia coli (DZI = 25 mm).