Effet des thérapies antirétrovirales hautement actives (HAART) sur la prévalence du syndrome métabolique à Yaoundé, Cameroun

Abstract

Le syndrome métabolique constitue un problème réel de santé publique. Son ampleur dans la population camerounaise infectée par le VIH demeure inconnue. Dans le but d’apporter une contribution à l’amélioration de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA, nous avons entrepris une étude transversale, descriptive et rétrospective chez des personnes vivant avec le VIH/SIDA suivies à l’hôpital de Jour de l’Hôpital Central de Yaoundé. L’échantillonnage s’est déroulé sur une période d’un an à partir du mois de Septembre 2009. Seuls les patients consentants ont été inclus dans l’étude qui a reçu l’approbation du Comité National d’Éthique et une Autorisation Administrative de Recherche a été obtenue. Les données sociodémographiques et celles concernant le style de vie ont été obtenues à partir d’un questionnaire. Les paramètres anthropométriques et la pression artérielle ont été mesurés. Les données biochimiques ont été obtenues après dosage des paramètres d’intérêt notamment les triglycérides plasmatiques, le cholestérol total, le cholestérol HDL, le glucose sanguin, la protéine C- réactive et le taux de CD4. Le syndrome métabolique a été évalué à partir des critères définis par la Fédération Internationale de Diabète qui incluent la détermination de l’obésité abdominale, les dyslipidémies, l’hyperglycémie à jeun et la pression artérielle. Des patients recrutés, 463 ont été inclus dans l’étude, soit 338 femmes (74,7 %) et 117 hommes (25,3 %). De Plus, 75,1 % (n=348) de patients sont sous thérapie antirétrovirale et 24,8 % (n=115), sans traitement antirétroviral. La prévalence du syndrome métabolique dans la population infectée par le VIH/SIDA est de 32,8 %. La thérapie antirétrovirale augmente la susceptibilité au syndrome métabolique avec une prévalence de 36 %. L’exposition au traitement antirétroviral sur une période de 6 mois contribue à la survenue du syndrome métabolique. Le développement du syndrome métabolique dans la population d’étude est la résultante d’une action synergique de plusieurs facteurs de risque notamment l’âge avancé, le sexe féminin, le tour de taille élevé, la surcharge pondérale avec une influence accrue de la thérapie antirétrovirale.