Evaluation de la perception du chirurgien dentiste par les enfants de Yaoundé

Abstract

La perception que les populations ont du chirurgien dentiste peut améliorer le déroulement des soins, en particulier chez les enfants. Plus elle est bonne, plus la qualité des soins sera meilleure, car elle s’appuie sur la prise en charge psychologique qui est un des fondements de l’odontologie pédiatrique. OBJECTIF : Evaluer le ressenti des enfants de Yaoundé quant à l’image du professionnel de soin bucco-dentaire à travers une analyse de leur niveau de connaissances sur la santé bucco-dentaire, leurs attitudes vis-à-vis du prestataire et de décrire leurs pratiques qui en découlent. METHODOLOGIE : Il s’est agi d’une étude CAP (Connaissances, Attitudes et Pratiques) descriptive, réalisée à Yaoundé en milieu hospitalier (Hôpital de District de Biyem-Assi et Clinique Saint Hilaire) et en milieu scolaire (Ecole Publique de Bastos, Complexe Scolaire Thecla, Complexe Scolaire Tiama) sur une durée 9 mois du 17 septembre 2021 au 31 Mai 2022. La collecte des données a été menée à l’aide d’un questionnaire administré aux participants dont les parents avaient donné leur consentement, comportant 41. Le traitement de données a été réalisé grâce au logiciel d’analyse statistique IBM-SPSS version 26.0. Le lien entre les variables a été évalué à l’aide du test de Khi carré avec une valeur p˂0,05 considérée comme significative. RESULTATS : Au total 400 enfants recrutés, la sex-ratio était de 0,8 avec une population étudiée qui était très jeune soit 68,3% des interrogés avaient moins de 9 ans et la catégorie d’âge la plus représentée était celle comprise entre [7-9ans [. La quasi-totalité (90,8%) était de nationalité Camerounaise. Concernant le niveau de connaissances 61,5%, avaient un bon niveau de connaissance et 38,5% avaient un niveau moyen soit (56,1% et 43,9% pour le public) et (65,9% et 34,1% pour le privé). Ceci concernait la définition du Chirurgien dentiste (où 66,8% avaient une connaissance moyenne et 29% une bonne connaissance) et la connaissance des pathologies bucco-dentaire (86,1% relevaient de l’OCE, 10,8% de l’orthodontie et 3,3% de la parodontologie Malgré des représentations péjoratives telles : « Il pique fort » (25%) ; Il ne dit pas la vérité(13,8%) ; et il dévoile son vrai visage quand il travaille (5,2%), les attitudes étaient de bonne qualités et seulement 12% avaient des attitudes erronées (8,6 % pour le privé et 16,1% pour le public). En ce qui concerne les pratiques 49,8% des informateurs avaient des pratiques inadéquates (49,1% au privé et 50,6% au public). Ceci concernait les motifs de consultation (douleur 58%) les comportements durant les soins où la peur et les pleurs étaient majoritaires (78,8%) ; et du retentissement émotionnel (51,4% étaient apeurés). Ainsi, la perception du chirurgien-dentiste par les jeunes scolaires à Yaoundé était bonne pour 46,5% et moyenne pour 52,5%. Cette perception était significative en fonction du secteur (p=0) CONCLUSION : Quel que soit le secteur (scolaire privé ou public et hospitalier laïc et public), les enfants de Yaoundé avaient bonne perception vis-à-vis du chirurgien-dentiste. Toutefois, la fréquentation du chirurgien dentiste améliorait significativement la bonne image du professionnel auprès des enfants. Aussi devrait-on intensifier les consultations de routine et les campagnes scolaires pour familiariser les enfants avec les soins bucco-dentaires dès le bas-âge.