Cout du traitement hospitalier des maladies majeures de l'enfant a l'hôpital central de Yaoundé en 1989-1990.

Abstract

Du 1er Juillet 1989 au 30 Juin 1990, il a été réalisé une étude rétrospective sur les registres d'urgence et les dossiers de 2923 malades hospitalisés dans le service de pédiatrie de l'Hôpital Central de Yaoundé. L'objet du travail a consisté à évaluer le coût moyen du traitement des maladies majeures en termes de morbidité ct de mortalité des enfants hospitalisés dans ce service. Pour atteindre cet objectif, il a été possible d'identifier les maladies les plus fréquentes et les plus létales à partir du diagnostic principal retenu par l'équipe médicale pour chaque malade ; sur la base des signes cliniques ou des examens paracliniques. En outre, il a été calculé pour chaque malade, d'une part la durée de son séjour hospitalier et d'autre part le coût des médicaments effectivement administrés pour le traitement de son affection principale. Les résultats confirment ceux d'autres études effectuées dans la sous-région sub-saharienne et révèlent que les affections les plus fréquentes dans notre série sont dans l'ordre d'importance: l'anémie (18,5%), le paludisme 07,8%), les maladies des voies respiratoires inférieures (VRI)(8,7%), les méningites purulentes ( 7,4%) , la malnutrition protéino-énergétique (4,6%), les infections néo-natales (4,5%), les gastro-entérites aigües (4,2%) ct les gastroentérites chroniques (4,1%). En revanche, les affections les plus coûteuses en médicaments sont sans conteste les méningites purulentes (26,05KF± 29) suivies de la fièvre typhoïde (12,5KF ± 22,7), les VRI (I 1,8KF ± 14,8) ct la rougeole (I 1,4KF ± 15,4). Compte tenu du salaire minimum mensuel moyen estimé à 28500 Fcfa pour la ville de Yaoundé, ces résultats suggèrent que le coût moyen du traitement des affections majeures de l'enfant à l'Hôpital Central de Yaoundé surpasse le pouvoir d'achat des parents concernés. Dans le but de diminuer l'incidence de la plupart de ces maladies et par conséquent le coût de leur traitement pour les familles ou pour la communauté, il est recommandé de renforcer les activités du programme élargi de vaccination (PEV), de promouvoir la bonne nutrition des enfants et d'intensifier la lutte contre les maladies diarrhéiques.