Représentations sociales du travail et implication des conseillers d'orientation: Cas du Département du Mfoundi

Abstract

L’augmentation du taux d’absentéisme, des retards, ainsi que la multiplicité des demandes de congés maladie sont des paramètres qui dénotent du manque d’implication au travail, lequel est hautement préoccupant pour les structures qui pour survivre, doivent travailler à fidéliser leurs employés et veiller à l’implication de ces derniers. L’implication au travail a fait l’objet d’important travaux en psychologie du travail et des organisations dans les contextes américain et européen (Daoud & Masmoudi, 2011 ; Gamassou, 2004 ; Allen & Meyer, 1996 ; Levy-Leboyer, 2006 ; Thévenet, 2004 ; Paillé, 2006). Malgré la multiplicité de ces travaux, très peu de recherches ont mis en relation les représentations sociales du travail et l’implication au travail dans le contexte africain en général et camerounais en particulier. La présente recherche se propose d’étudier le lien entre les représentations sociales du travail et l’implication au travail et pose le problème du manque d’implication au travail chez les conseillers d’orientation au Cameroun. Afin d’apporter une contribution à l’explication de ce problème, un questionnaire, composé de deux échelles, l’échelle des représentations sociales du travail et l’échelle de l’implication au travail, a été élaboré et administré à deux cents conseillers d’orientation, ainsi que des items mesurant les caractéristiques sociodémographiques. Les données qui en découlent, traitées par analyse de corrélation et de régression, ont montré que les représentations sociales du travail sont corrélées à l’implication au travail et constituent l’un de ces prédicteurs. Plus précisément, nos résultats ont montré que la rentabilité du travail prédit non seulement l’implication au travail (ß=0,542 ; t=9,075 ;p=0,000), mais aussi l’auto réalisation du travail (ß=0,713 ; t=14,299 ; p=0,000). En revanche la pénibilité de la tâche ne prédit pas l’implication au travail (ß=0,059 ; t=0,832 ; p=0,406). Ces résultats constituent un support susceptible d’aider l’État, les chefs des organisations et les organisations en charge du travail qui réfléchissent au quotidien sur les stratégies à mettre en œuvre pour stimuler l’implication au travail chez les salariés.