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Veuillez utiliser cette adresse pour citer ce document : https://hdl.handle.net/20.500.12177/11136
Titre: Evaluation des risques environnementaux et sociosanitaires associés à la chaîne de gestion des boues de vidange dans la ville de Douala, Cameroun
Auteur(s): Douanla Maffo, Pégui
Directeur(s): Kengne Noumsi, Ives Magloire
Youmbi, Emmanuel
Mots-clés: Boues de vidange
Chaine de gestion
Douala
Risques environnementaux
Risques socio- sanitaires.
Date de publication: 2022
Editeur: Université de Yaoundé I
Résumé: La gestion des boues de vidange s’accompagne d’une importante pollution environnementale. Les chercheurs de l’assainissement se sont toujours concentrés sur la préservation de l’environnement à travers le contrôle des rejets polluants dans la nature en oubliant que le circuit de gestion peut engendrer les mêmes effets. Le présent travail vise à évaluer les risques environnementaux et socio - sanitaires associés à la chaine de gestion des boues de vidange dans la ville de Douala. La méthodologie adoptée a consisté à établir un diagnostic au niveau des différents maillons de la chaine de gestion des boues de vidange notamment les ménages, les vidangeurs et les gestionnaires du site de dépotage. Sur la base d’un échantillonnage aléatoire stratifié, 640 ménages ont été choisis dans la ville de Douala. Toutes les entreprises opérant dans le périmètre urbain de la ville et les agents d’entretien du site de dépotage des boues de vidange ont été également enquêtés. Des questionnaires semi-structurés leur ont été administrés dans le but de collecter des informations sur le mode de gestion des dispositifs d’excreta, les nuisances rencontrées et les suggestions d’amélioration de la gestion des boues. Au niveau des vidangeurs et des agents d’entretien du site de dépotage, les informations sur les nuisances pendant leur activité quotidienne et les mesures de protection adoptées ont été relevées. Des évaluations semi quantitative et quantitative ont été effectuées afin d’identifier et de caractériser les risques environnementaux et sanitaires potentiels. La méthode semi quantitative s’est faite par des enquêtes socio anthropiques couplées à une caractérisation physico-chimique, bactériologique, parasitaire et analyse des Eléments Traces Métalliques (ETM) dans les échantillons de boues de vidange, de sol, de plante et d’eaux de surface au Bois des singes. Par la suite, une caractérisation bactériologique des eaux souterraines dans quelques quartiers de Douala a été faite. Cette approche a consisté à attribuer une probabilité et une gravité à chaque risque identifié au niveau des différents maillons en utilisant une matrice de risques pour arriver à une notation. La méthode d’analyse des risques microbiens (QMRA) a été appliquée pour le cas de l’analyse quantitative. A l’issue des principaux risques recensés, un plan de gestion stratégique a été proposé afin de mieux appréhender la gestion des boues et minimiser les risques liés à cette chaine d’assainissement. Les résultats obtenus révèlent qu’il existe une variabilité de dispositifs de collecte d’excréta, cependant certains ménages (1,8 % sur un échantillon de 633) pratiquent la défécation à l’air libre. (7,05 % sur un échantillon de 613) des dispositifs d’assainissement sont construits en matériaux provisoires ; (12,6 % sur un échantillon de 637) de fosses ne sont pas vidangés lorsqu’elles sont pleines (81 % sur un échantillon de 639) des latrines ne sont pas nettoyés convenablement. Les eaux souterraines représentent (51,12 % sur un échantillon de 626) des modes d’approvisionnement en eaux dans l’ensemble des ménages. Au niveau des maillons intermédiaires et aval, (51 % sur un échantillon de 39) des vidangeurs et les agents d’entretien du site de dépotage n’arborent pas toujours les EPI et présentent généralement des signes de fatigue (15,38), des vertiges (2,56 %), des nausées (20,51 %), et des céphalées (12,82 %) après la manipulation des boues. 14,34 % des riverains du site de dépotage utilisent les engrais à base de boues de vidange pour leurs plantations familiales. Les boues de vidange ont présenté des valeurs moyennes très élevées pour les paramètres physico-chimiques, bactériologiques, parasitaires et ETM (plomb et cadmium). Les feuilles de Talinum triangulare ont révélé des teneurs en plomb (0,80 ± 0,02 ; 0,73 ± 0,49 et 0,07 ± 0,01 μg/g) supérieures aux normes du MINEPDED, ainsi que la présence des oeufs Paragonium westermani et de Strongyloides stercolaris. La qualité des eaux souterraines est acceptable du point de vue physico-chimique à l’exception de l’ammonium qui a présenté des concentrations supérieures aux valeurs guides de l’OMS (0,73 ± 0,52 mg/L) pour les sources et (0,53 ± 0,34 mg/L) pour les puits. Du point de vue bactériologique, ces eaux contiennent des germes témoins de la pollution fécale avec des valeurs médianes de Escherichia coli (E. coli) (16 UFC/100mL ; 76 UFC/100 mL; 180 UFC/100mL) et streptocoques fécaux (SF) (6 UFC/100 mL ; 24,5 UFC/100 mL ; 83 UFC/100mL) pour les forages, sources et puits respectivement. Des corrélations négatives de Pearson ont été observées entre Escherichia coli et l’état d’aménagement des dispositifs d’assainissement (r = -0,47) ainsi que la distance point d’eau et dispositifs d’assainissement (r = -0,47). De même, les SF étaient corrélées à l’état d’aménagement des dispositifs d’assainissement (r = -0,41) et la distance point d’eau et dispositifs d’assainissement (r = -0,43). L’analyse préliminaire des risques a permis de ressortir les principaux risques avec des scores variant de 15 à 80. Les risques les plus élevés ont été enregistrés au niveau du maillon aval c’est à dire au site de dépotage du Bois des singes. Sur le plan environnemental, ces risques étaient principalement la propagation des mauvaises odeurs avec un score de 80, la contamination du sol, des eaux souterraines et la contamination des plantes avec des scores de 40 chacun, la pollution des eaux de surface avec un score de 16. Sur le plan sanitaire, les risques étaient l’ingestion des boues brutes, les chutes dans le lit filtrant, la consommation des eaux et des aliments contaminés avec des scores de 40 chacun, l’inhalation des mauvaises odeurs avec des scores de 16. Diverses maladies hydriques ont été enregistrées dans les ménages notamment les amibiases (14 %), la diarrhée (8 %), la fièvre typhoïde (16,3 %) et le choléra (2,7 %). Les probabilités d’infection étaient de 0,63 ; 0,77 et 0,78, pour les ménages utilisant les forages, les sources et les puits respectivement. Le nombre probable de personnes infectées étaient de 64 (n=102) pour les ménages utilisant de l’eau des forages, de 46 (n=60) pour les ménages utilisant les sources et de 94 (n= 120) pour les ménages utilisant les puits. À la suite des risques observés le long de la chaîne de gestion des boues de vidange, la mise en application du plan de gestion stratégique devrait être effective avec une attention particulière au maillon aval qui a eu les scores de risque les plus élevés le long de la chaîne d’assainissement.
Pagination / Nombre de pages: 220
URI/URL: https://hdl.handle.net/20.500.12177/11136
Collection(s) :Thèses soutenues

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