Occurrence et multiplication de Lippia multiflora (Verbenaceae) sur Ferralsols (sols ferralitiques) de la région savanicole du Bélier (Yamoussoukro et Tiébissou) en moyenne Côte d’ivoire.

Abstract

En Afrique subsaharienne et particulièrement en Côte d’ivoire, pousse Lippia multiflora (Verbenaceae), communément connu sous l’appellation de « thé de savane» ou «thé de Gambie ». Cette plante offre une diversité d’usages en pharmacopée et en médecine. Mais, en dépit de son intérêt grandissant, Lippia multiflora demeure un produit de cueillette ; c’est pourquoi, il est apparu opportun de procéder à sa domestication. C’est dans ce cadre que des investigations ont été menées, entre 2009 et 2013, dans deux zones de la région savanicole de la région du Bélier (Yamoussoukro et Tiébissou), au centre de la Côte d’ivoire, pour apprécier l’occurrence et la multiplication de la plante sur quelques sols ferralitiques (ferralsols). Les résultats obtenus indiquent que les sols sur lesquels la plante pousse naturellement se caractérisent par une texture sableuse ou sablo - argileuse et un pH faiblement acide. Les indices écologiques déterminés indiquent que sur 21 végétaux identifiés, 5 sont constants, car présentant une fréquence d’occurrence F > 50%, et les autres accessoires (25% < F < 49%). Les analyses canoniques des correspondances effectuées sur les données d’occurrence et quelques paramètres du sol, indiquent que la présence et le regroupement de Lippia multiflora dans les zones investiguées sont influencés par la matière organique (MO), dont les teneurs varient de 0,25 à 1,06 m gkg'1, le calcium (Ca2+) à des teneurs de 0,52 à 2,8 cmol.kg'1, et le potassium (K+), pour des teneurs de 0,12 à 1,6 cmol.kg'1 dans le sol. Les différents modes de multiplication opérés indiquent que la meilleure façon d’utiliser la souche pour une multiplication efficiente est de la diviser en 2 parties égales, afin d’obtenir des organes dont la masse varie entre 400 g et 699 g avec un taux de survie (Ts) variant entre 80,45 à 85,56%, pour une masse de feuille sèche produite par plante (Mmfp), comprise entre 92,82 à 95,96 g, quels que soient le morphotype et le lieu de culture. En ce qui concerne la multiplication par bouture, la partie basale des rejets de 12 mois résiste mieux en pépinière, avec un taux de survie variant de 77,86 à 79,8 %, et une masse de feuilles sèches comprise entre 12,21 à 12,33 g. Toutefois, le passage par l’étape de pépinière est nécessaire à cause du fort taux de mortalité. Au niveau de la multiplication par graines, les résultats obtenus ont montré que les organes conservés pendant 2 mois offrent un taux de germination élevé (G = 66%), quel que soit le morphotype. Des trois modes de multiplication expérimentés, celui réalisé avec les graines semble être le meilleur, car un plant de Lippia multiflora donne, en moyenne, 800 graines, avec un taux de germination variant de 61,76 à 65,62%, soit environ 494 à 525, graines qui, effectivement, vont germer et donner chacune, des plants formant 2 rejets, pour une biomasse foliaire variant de 43,29 à 43,88 g. Ainsi donc une plante mère permet, par xx multiplication à partir de graines, d’avoir un grand nombre de plants (494 à 525 plants), totalisant un poids de biomasse foliaire égal à 43,29 x 500 = 21385,26 g pour M l et, 43,88 x 525 =23037 g pour M2.