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Veuillez utiliser cette adresse pour citer ce document : https://hdl.handle.net/20.500.12177/1678
Titre: Communication vocale chez la Mone de Campbell sauvage (Cercopithecus campbelli campbelli) au parc national de Taï- Côte D’Ivoire : flexibilité acoustique et proto-syntaxe
Auteur(s): Ouattara, Karim
Mots-clés: Communication vocale animale
Parc national de Taï
Mone de Campbell sauvage
Cercopithecus campbelli campbelli
Date de publication: 7-mar-2009
Editeur: Université d'Abidjan
Résumé: Il est désormais admis par une grande partie de la communauté scientifique qu’étudier la communication vocale animale est un moyen de mieux comprendre l’origine du langage humain (Hauser et al., 2002 ; Hausberger et al., 2008). Si, comme pour toute étude évolutionniste d’ordre comportemental, les apports d’une approche archéologique restent limités, de nombreux parallèles entre le langage humain et la communication vocale animale peuvent en effet être trouvés. Le primate non-humain apparaît alors comme le candidat logique pour une telle comparaison en raison de la forte similarité génétique et anatomique avec l’homme, tant sur le plan des organes vocaux (Fitch, 2000 ; Riede & Zuberbühler, 2003), que sur le plan des structures cérébrales impliquées dans la communication vocale (Wang, 2000). Pourtant, les études sur la flexibilité acoustique soulignent plus de similarités cétacés, oiseaux - homme que singe-homme. Par exemple, l’imitation de la parole humaine semble impossible chez les singes(Hayes & Hayes, 1951),alors qu’elle est possible chez les oiseaux (Pepperberg, 1997)et les mammifères marins (Eaton, 1979). Même dans la communication naturelle des oiseaux et des cétacés, des parallèles avec le babillage, avec l’importance du partenaire social dans la structuration du répertoire vocal individuel et avec les dialectes chez l’homme ont été trouvés (Marler, 1990 ; Snowdon & Hausberger, 1997 ; Tyack, 2000 ; Deecke et al., 2002 ; Yurk et al., 2002). Par contre, chez les primates non-humains, les cris sont généralement considérés comme génétiquement déterminés avec une variabilité acoustique qui serait uniquement due à des changements maturationnels (Owren et al., 1992 ; Seyfarth & Cheney, 1997). Face à cette énigme évolutive, deux grands courants de pensée sur l’origine du langage ont émergé. Le premier, prônant une «discontinuité Homme-animal », avance que les capacités langagières de l’Homme d’aujourd’hui sont qualitativement différentes de celles des animaux quelle que soit l’espèce. Selon ces auteurs, la différence fondamentale résiderait dans l’absence chez l’animal de toute forme de syntaxe qui est l’essence même du langage (Chomsky, 1981 ; Pinker, 1994 ; Deacon 1997). Le deuxième, mettant en avant une « continuité Homme-animal », souligne que le langage est trop complexe pour avoir évolué sans précurseur (Christiansen & Kirby, 2003 ; Masataka, 2003). Etant donné le « fossé phylogénétique » créé par la capacité de flexibilité acoustique limitée des primates non-humains, deux écoles s’opposent. Certains prônent une « origine gestuelle » du langage soulignant les similarités importantes entre le langage humain et la communication gestuelle des singes et notamment des grands singes (p.ex. Corballis, 2002 ; Arbib, 2005 ; Vauclair & Meguerditchian, 2008). D’autres défendent néanmoins une « origine vocale » du langage humain en s’appuyant sur deux arguments principaux (p.ex. Snowdon & Hausberger, 1997 ; Masataka, 2003 ; Seyfarth et al., 2005). D’une part, la communication vocale animale et le langage humain sont avant tout des actes sociaux (Smith, 1969 ; Locke & Snow, 1997) et il est donc logique de penser que des pressions sociales ont influencé leur évolution (Hausberger etal., 2008). Ainsi, des parallèles entre le langage humain et la communication vocale animale apparaissent à différents niveaux phylogénétiques lorsque l’on étudie la façon dont la vie sociale influence la communication vocale. D’autre part, pour comprendre toutes les racines du langage, il est important d’en étudier les précurseurs chez l’animal non seulement au niveau de la production vocale (structure acoustique des signaux, plasticité) mais également au niveau de l’utilisation et de la perception (dont la compréhension) des vocalisations (Seyfarth & Cheney, 1997 ; Seyfarth et al., 2005). C’est dans ce dernier objectif qu’a été réalisé ce travail de thèse.
Pagination / Nombre de pages: 255
URI/URL: https://dicames.online/jspui/handle/20.500.12177/1678
Collection(s) :Thèses soutenues

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