Impact santé des procédés de préparation des aliments riches en polyphénols : chocolat, vin, thé,…

Abstract

Nous avons dans un premier volet de notre travail isolé à l’état pur, identifié par RMN et par la masse, la (+)-catéchine, la (-)-épicatéchine, les procyanidines B2 et B5 des fèves fraîches de cacao, afin d’en investiguer les propriétés biologiques sur un nouveau mode d’action cellulaire au sein des cellules cancéreuses T47D lors de l’interaction de ces composés avec les récepteurs membranaires aux androgènes. Il ressort que ces composés sont de potentiels agonistes des récepteurs membranaires aux androgènes et pourraient être utilisés comme des protéines conjuguées de la testostérone pour le suivi des tumeurs dans lesquelles l’application de la testostérone-BSA induit une régression. Le deuxième volet de notre contribution a été de faire la lumière sur le devenir des composés polyphénoliques présents dans nos aliments à savoir le vin, le thé et le chocolat après les différents traitements appliqués par l’industrie agroalimentaire et le bénéfice santé pour le consommateur. Nous avons ainsi déterminé par CLHP (en phase reverse et phase chirale), la présence de la (+)-catéchine, la (-)-épicatéchine, les dimères B2 et B5, dans l’extrait de chocolat ; puis d’un composé non naturel la (-)-catéchine dont les conséquences biologiques ne sont pas pour l’instant élucidées. Nous avons par ailleurs, modifié par hémisynthèse trois des quatre molécules isolées du cacao et le dimère B2 isolé de l’extrait de pépins de raisin, puis isolé à l’état pur les énantiomères qui en résultent à savoir la (+)-épicatéchine, la (-)-catéchine et les produits issus du réarrangement de B2, que sont la (-)-épicatéchine, la (-)-catéchine et un phlobatannin : [Ebaphlobanidol] C7. Ces composés ont fait l’objet d’études biologiques, d’activité antioxydante et antiproliférative. Seule l’Ebaphlobanidol montre une activité antiproliférative satisfaisante sur les lignées cancéreuses U266 et Raji comparativement au resveratrol. Ces résultats biologiques sont d’un grand concours pour éclairer l’opinion scientifique et les consommateurs du bénéfice santé réel des traitements des industries agroalimentaires face aux composés polyphénoliques chiraux, en plus de leur objectif premier de stimuler l’appétit par leurs flaveurs, arômes et colorations. A l’analyse des résultats obtenus dans le cadre de cette étude, spécifiquement sur le chocolat noir, qui contient en effet des polyphénols non naturels en plus des composés naturels et de l’Ebaphlobanidol C7, issu du réarrangement en milieu alcalin de B2 et de son activité sur les cellules U266. Il nous semble très prometteur de continuer sur cette nouvelle lancée de recherche en se focalisant d’avantage sur les composés non naturels qui résultent des traitements de nos aliments et de s’évertuer à investiguer toutes les actions biologiques possibles afin de situer non seulement l’importance santé ou non des procédés de préparations, mais aussi de savoir si oui ou non il vaut mieux consommer par exemple du raisin que de boire du vin jeune ou vieux ; boire du thé vert ou plutôt du thé noir ?. En somme, lequel des aliments de quatrième ou de cinquième gamme est le plus bénéfique pour la santé de l’homme.