L’impact socio-économique et environnemental de la culture de l’eucalyptus saligna dans le département du Nde (1975-2014) : essai d’analyse historique

Abstract

Dans le département du Ndé, la pression démographique a entraîné le recul de la forêt naturelle. La campagne de reboisement par l’Eucalyptus lancée dans le pays bamiléké dans les années 50, a bénéficié ici des conditions naturelles et humaines parmi lesquelles l’altitude, le climat et le dynamisme de la population locale. L’organisation de l’espace rural confère à l’Eucalyptus les sommets des collines et les interfluves étroits. Elle contribue ainsi à minimiser la concurrence spatiale entre cette plante et les cultures vivrières. Cette nouvelle plante a permis à la population, de résoudre le problème de la rareté du bois. Elle s’est imposée à la fois comme principale bois de chauffe, d’œuvre et de construction. La culture et l’exploitation de l’Eucalyptus fournissent des revenus importants permettant l’amélioration du niveau de vie et la réalisation de certaines œuvres sociales. Son exploitation a fait naitre de multiples emplois. Cette plante, très sollicitée en médecine, entre dans la composition des décoctions pour la lutte contre le paludisme, la fièvre jaune, la typhoïde, la toux et bien d’autres. En plantation, les Eucalyptus jouent à la fois le rôle de production, de protection du sol contre l’érosion et l’insolation, de régulation de carbone et d’oxygène de l’air, et de purification de l’atmosphère grâce à la photosynthèse. Nous pouvons donc dire que l’Eucalyptus est une plante indispensable dans le quotidien des populations du Ndé et au développement économique et social du Cameroun.