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Veuillez utiliser cette adresse pour citer ce document : https://hdl.handle.net/20.500.12177/1609
Titre: L’efficacité productive des paysans; et performance des coopératives agricoles de coton et du riz dans le département du borgou au benin
Auteur(s): Acclassato Houensou, Denis
Mots-clés: Les organisations paysannes
Contributions
Transfert de compétences
Efficacité technique
Date de publication: 29-jui-1999
Editeur: Université de Cocody
Résumé: Depuis la Conférence Nationale de février 1990, la République du Bénin s'est engagée dans une politique de libéralisation de l'économie. L'un des volets de cette politique à travers le premier programme d'ajustement structurel fut la levée des subventions sur les intrants agricoles et le transfert à terme de certaines compétences et activités qu'exerçaient les Centres d'Action Régional pour le Développement Rural (CARDER) aux organisations paysalmes afin que le monde paysan se rende maître de sa destinée. Un comité national du suivi et de transfert de compétences aux organisations paysanes (CNS) a été mis en place et depuis la campagne agricole 1991-92, des tests de transfert sont de temps en temps effectués. Les résultats du test de 1995 réalis6 au niveau national place .le département du Borgou en tête avec 35% de succès d'autonomie pour 42% des groupements villageois ayant participé au test. Les groupements villageois (GV) et les unions sous préfectorales de producteurs (USPP) sont des coopératives agricoles qui foumissent aux producteurs des services en amont et en aval du processus de production. Objecttifs poursuivis par les organisations rurales concernaient principalement l'accroissement de la productivité et le bien-être des paysans. Cette étude a été réalisée en vue d'évaluer la contribution des structures coopératives à l'efficacité technique des producteurs membres et au bien-être de ceux-ci à travers l'analyse des avis et opinions émis par les membres. Elle a aussi permis de tester si l'appartenance à une coopérative induit un biais technologique au niveau de la fonction de production des membres. Des données ont été collectées sur 270 producteurs et 22 coopératives agricoles dont 16 groupements villageois et 4 unions sous-préfectorales des producteurs tous répartis dans les sous-préfectures de N'dali, de Gogounou, de Banikoara et de Malanville. Une fonction Toutière de production a été estimée et des indices d'efficacité teclmiques ont été calculés. Les modèles Tobit et Probit ont été utilisés respectivement pour analyser les déterminants de l'efficacité technique et évaluer les degrés de performance des coopératives agricoles à partir des opinions exprimées par les producteurs membres. Des ratios de levier financier ont été calculés pour évaluer le rôle de l'effet de levier financier joué par le crédit coopératif. Les conclusions suivantes sont tirées de l'étude. Il existe une contribution coopérative significative à l'etficacité technique des producteurs de coton à Malanville à partir d'une assistance financière en facteur capital et en couverture des charges de main d'oeuvre et à N'dali à partir d'une contribution en fadeur capital. Gogounou et Banikoara n'ont pas présenté des résultats significatifs de contribution positive des coopératives pour le coton. Au niveau de Malanville, il existe une contribution significative de l'UGPPM à l'efficacité technique des producteurs du riz dès lors qu'ils reçoivent un appui en facteur travail soit de la part des coopérateurs du même GMP, soit sous fonne d'assistance financière pennettant de couvrir les charges de main d'oeuvre. Lorsque les producteurs de sorgho à Banikoara et du maïs à Gogounou obtiennent un crédit par l'intermédiab'e des coopératives, ils l'utilisent pour couvrir les charges de main d'oeuvre; ce qui se trad\lit par une contribution coopérd.tive significative. Les niveaux d'efficacité technique moyenne de coton varient d'une zone à l'autre avec une nette supériorité à Malanville. Il existe presque partout une possibilité d'accroître la production sans accroître les coüts, mais en utilisant au mieux la technologie disponible. On peut accroître ainsi en moyenne la production de coton de 19% à N'dali et Gogounou et de 30% à Banikoara. De même, il est possible d'accroître la production moyenne du maïs de 40% à N'dali et Gogounou, celle du sorgho de 33% à Banikoara, et celles du riz et de l'oignon à Malanville respectivement de 20% et 16%. Pour les cultures autres que le coton, Malanville reste toujours en tête dans l'efficacité technique moyenne avec la culture du riz et celle d'oignon. Concernant les détenninants de l'efficacité technique, les résultats prouvent que dans toutes les zones de production cotonnière, le niveau d'instruction et l'encadrement des services du CARDER sont les principaux détenninants de l'efficacité technique. Par contre, il est difficile d'avoir un point de vue généralisé lorsqu'il s'agit des déterminants des autres cultures. Cependant, certains déterminants sont plus pcrtinents ct apparaissent plusieurs fois: il s'agit du crédit obtenu, de l'encadrement, et de la pratique d'une jachère ou d'une rotation de cultures. L'effet positif du crédit sur l'efficacité technique n'est pas généralisé. Il existe un effet de levier financier important de la part du crédit coopératif chez les producteurs de coton. Cet effet conduit à un taux moyen de rémunération des fonds propres de 15%. Ce qui signifie que 100 francs de fonds propres investis da! lS la production de coton bénéficie de 15 francs grâce à l'effet de levier financier exercé par le crédit coopératif. Il s'ensuit que le crédit coopératif a globalement un effet positif sur les fonds propres. L'appartenance à une coopérative induit un changement structurel au de la fonction de production de maïs des producteurs membres de coopératives. Ce changement se traduit par un déplacement parallèle de la fonction de production du maïs. Les résultats ont montré que les producteurs de maïs membres de coopératives sont relativement plus efficaces que les producteurs de maïs non-membres de coopératives. L'évaluation des opinions des producteurs sur les degrés de performance des coopératives montre qu'il existe bien une différence de niveau de satisfaction des producteurs membres selon les différentes coopératives. Cependant, les producteurs membres des coopératives de coton de N'dali, de Malanville et ceux du riz membres de l'UGPPM de Malanville expriment le même degré de satisfaction. Les producteurs' de Gogounou ont la probabilité la plus élevée (45%) d'être très satisfaits de leur coopérative. Viennent ensuite les producteurs de coton à Banikoara qui ont une probabilité de 27% d'être très satisfaits de la perfonnance de leur coopérative et enfin les producteurs de riz de l'UGPPM de Malanville qui ont une probabilité de 23% d'être très satisfaits de leur coopérative. Les producteurs de coton à N'dali et Malanville ont des probabilités relativement nulles d'être très satisfaits de la performance de leur coopérative. Le nombre d'amées d'expérience dans une culture c1onn6c J'est pas un [acteur discriminant dans la population des producteurs membres de coopératives. L'implication de ce résultat est que les bases de sondages futurs peuvent ignorer ce critère de nombre d'années d'expérience et même de l'âge du producteur car un scénario incluant l'àge au lieu de l'expérience a conduit au même résultat. Les facteurs affectant significativement le degré de satisfaction des producteurs membres en général sont le mode d'organisation de la coopérative, les réalisations sociocommunautaires, les avantages personnels retirés par les membres suite à leur adhésion à la coopérative et l'existence de la pratique de "corruption" dans les coopératives. Au regard des résulta';s obtenus quelques recommandations ont été suggérées. A N'dali et Malanville, les crédits CLCAM ou crédits directement consentis par les structures coopératives (GV et USPP) doivent viser directement la fourniture en équipements et en intrants (éléments du capital) des producteurs de coton. Pour les céréales comme le maïs, le sorgho et le riz, une contribution en facteur devrait essentiellcmcilt viscr la couverturc des charges de main d'oeuvre à travers l'octroi de crédits spécifiques. Pour améliorer le niveau d'efficacité technique chez les pro lucteurs de coton, il faut renforcer l'alphabétisalion et l'encadrement technique. Pour amener les producteurs de céréales à atteindre le niveau j'efficacité teclmique des producteurs de coton, il ne s'agira pas forcément de créer d'autres coopératives. Celles qui existent pourront étendre leurs activités aux céréales en offrant bon nombre d'avantages aux producteurs de céréales. Il est important pour les dirigeants de coopératives de savoir que leurs membres seront satisfaits de leurs actions s'ils continuent de réaliser des infrastructures sociocommunautaires dans leur zone de couverture. Les conseils d'administration des structures coopérativcs dcvront mettrc également en place une bonne organisation interne qui inclut le partage de responsabilités, la tr.ansparence dans la gestion et dans leurs activités et la gestion rationnelle des ressources de la structure. Un compte-oendu rbgu lier à la base et le respect des statuts et règlements intérieurs faciliteront l'alternance aux postes de responsabilités. En évitant de concentrer les pouvoirs entre les mains de quelques responsables, le conseil d'administration des structures pourrait aussi réduire la pratique de la corruption.
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